Meuse | Olivier Beaujean, coupable d’un viol correctionnalisé et d’une agression sexuelle

C’est un homme physiquement changé qui s’avance, ce mercredi, à la barre du tribunal.

Olivier Beaujean y comparaît pour des faits qualifiés « d’agression sexuelle sur mineure ». Il n’a plus l’allure massive, bonhomme même, qui était la sienne un an plus tôt quand il était suppléant de Sandra Delannoy la candidate RN en 2022 aux élections législatives dans la 3ème circonscription.

Celui qui a été l’un des attachés parlementaires du député Michaël Taverne a fondu, perdu une vingtaine de kilos. À la barre, Olivier Beaujean avance peu d’explications.

« Comment un homme de 49 ans qui est inséré, qui travaille, qui est équilibré peut-il en arriver à ça ? » lui demande la présidente du tribunal Sabrina Taleb.

Elle veut comprendre. Tout comme les parents des deux mineures victimes.

Il y a ce père qui explique avoir reçu de sa fille, le 28 juillet 2022, à 18 h 24, un appel de détresse.

« Elle m’a dit : “papa j’ai besoin d’aide” ».

Il a quitté tout ce qu’il faisait pour rejoindre sa fille réfugiée chez une voisine.

Avant cela, Olivier Beaujean, fort de la confiance qu’il inspirait à l’entourage, avait pris la mineure sur ses genoux, tout en conduisant le tracteur. La suite est sordide.

Car le tour du champ avec le tracteur s’est terminé par une pénétration digitale.

Les proches n’auraient jamais pensé à pareil geste de sa part. Aux gendarmes à qui il s’est présenté après les faits, l’homme dira avoir eu une pulsion. Et ne reconnaitra que des caresses sur les seins.

Une autre mineure, plus jeune encore, s’est plainte aussi à sa mère d’Olivier Beaujean qui lui aurait touché les fesses.

Moins d’un an a passé. La plus âgée des victimes qui avait moins de quinze ans connaît des hauts et des bas dans sa vie de tous les jours et ce, en dépit d’un environnement familial qui l’entoure particulièrement. Quant à la plus jeune :

« Le processus de révélation l’a soulagée » a remarqué l’expert.

« J’ai des regrets » a dit, mercredi, à la barre Olivier Beaujean.

Des regrets auxquels sera insensible Me Douay :

« Ce ne sont pas les victimes qui l’intéresse, c’est son sort ».

Son sort ce sont quatre ans de prison dont trois avec sursis et 5 000 € de dommages et intérêts pour l’une des victimes, 2 000 € pour la seconde et les frais de justice de 1 000 € à payer. Et la privation des droits d’éligibilité pendant cinq ans. Il s’est, depuis cette affaire, mis en retrait de toute activité politique. Il ne fait plus parti du Rassemblement national.