Reims | L’enfant de 3 ans décédé était battu depuis plusieurs semaines

Après la mort d’un enfant de trois ans à Reims, le compagnon de la mère doit être mis en examen pour meurtre et violences habituelles. Le procureur dénonce un silence coupable de l’entourage, car l’enfant était battu régulièrement.

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L’autopsie de l’enfant de 3 ans qui a perdu la vie samedi dernier, révèle qu’il a été battu régulièrement pendant un mois et demi.

Le 26 novembre dernier, la mère de l’enfant, âgée de 19 ans, appelle les pompiers parce que son enfant a perdu connaissance. Les secours constatent à leur arrivée que l’enfant porte de nombreux bleus sur le corps, il décédera à son arrivée à l’hôpital des enfants de Reims, malgré les tentatives des médecins pour le réanimer.

Une information judiciaire a été ouverte hier pour meurtre et violences habituelles sur un mineur de moins de 15 ans à l’encontre du compagnon et de la mère de l’enfant. L’homme, qui fréquentait la mère de l’enfant depuis seulement trois mois, a été interpellé moins de deux heures après l’appel aux pompiers.

“Cet enfant a été victime manifestement pendant plusieurs semaines, un mois à un mois et demi, de coups répétés de la part du compagnon de sa mère”, explique Matthieu Bourrette, le procureur de la République de Reims.

“L’enfant était couvert de bleus et d’hématomes au moment de l’autopsie, mais les causes de la mort sont une rupture de la rate et du pancréas antérieurs à 48 h, liés à des coups à l’abdomen”, poursuit-il.

La mère a avoué pendant sa garde à vue que son compagnon frappait son enfant, mais elle n’a jamais osé en parler, par peur de perdre son enfant.

L’enfant de trois ans n’allait plus à l’école maternelle depuis le 21 novembre et n’était pas suivi par les services de la protection de l’enfance. Ni la mère, ni l’entourage n’ayant dénoncé des violences.

Passivité de l’entourage

Le procureur de la République dénonce la passivité du voisinage “les premières investigations ont montré qu’un certain nombre de gens avaient pu être des témoins auditifs de cris de l’enfant, d’insultes…”.

“Dans ce dossier, je soutiens que si les services de police avaient été avisés depuis plusieurs semaines, cet enfant aurait pu connaître Noël 2016”, souligne Matthieu Bourrette.

La mère de l’enfant est poursuivie pour non-assistance à personne en péril, et non dénonciation de mauvais traitements. Son compagnon risque lui la réclusion criminelle à perpétuité

Deux enfants meurent chaque jour de maltraitance

Aujourd’hui, en France, deux enfants meurent chaque jour sous les coups d’un adulte. 14% des Français déclarent avoir été victimes de maltraitances lourdes pendant leur enfance (physiques, psychologiques, sexuelles, négligences) et 45% des Français soupçonnent au moins un cas de maltraitance dans leur environnement immédiat, d’après l’association l’Enfant Bleu-Enfance maltraitée, qui a lancé une pétition en ligne pour renforcer et harmoniser la protection des enfants.

“Aucun décès d’enfant des suites de maltraitance n’est à mettre sur le compte de la fatalité. Est-ce normal, dans le pays des Droits de l’Homme, qu’un enfant n’ait pas les mêmes chances de prise en charge et donc de survie selon le lieu où il réside ?” écrit Eric Cannamela, Président de l’association L’Enfant Bleu – Enfance Maltraitée.

Alerter les autorités

Toute personne ayant connaissance d’un cas de maltraitance sur mineur doit le signaler aux autorités même sans porter plainte, en appelant le 119 (service téléphonique consacré à l’enfance en danger), en contactant les services du département ou en informer le procureur de la République s’il s’agit du signalement d’un agent public (enseignant, personnel hospitalier…).

Une personne ne signalant pas un tel cas risque 3 ans de prison et 45 000 euros d’amende.

Source : m6info.yahoo.com

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