Loudéac | Une mère de 38 ans condamnée pour détournement de mineur

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3 ans de prison dont un an ferme sous le régime du bracelet électronique
©Le Courrier Indépendant
Elle a 38 ans il en a 14, et sont fous amoureux. Mais la loi ne souffre d’aucune dérogation : la majorité sexuelle dans notre pays est fixée à 15 ans.

Elle comparait en ce 16 mars 2021 pour des faits de soustraction d’enfant et atteintes sexuelles sur mineur de moins de 15 ans.

En d’autres termes, détournement de mineur aggravé par des actes de relations sexuelles.

Cette mère de famille de 38 ans vit seule avec ses 3 garçons dans un quartier de Loudéac, l’aîné est majeur et le cadet a 13 ans.

Elle a pour voisins une famille de Roumains dont le fils, âgé de 14 ans, est en échec scolaire.

En septembre 2019 le couple demande à cette voisine dont ils ont entendu le plus grand bien si elle accepte de dispenser des cours de soutien à leur enfant.

C’est avec plaisir qu’elle dira oui.

Au fil des cours, une complicité s’installe, laissant rapidement la place à de réels sentiments.

Plusieurs fois, elle décline les avances du jeune ado, consciente que l’écart d’âge est insurmontable.

Mais les choses vont évoluer, jusqu’à ce que la sagesse et les convenances volent en éclat.

Les parents comprennent qu’il y a un malaise.

Leur fils découche régulièrement.

Son comportement à leur égard devient agressif.

L’inquiétude les gagne et puis, un soir, ils vont recevoir un curieux SMS de la part de la voisine, « Je suis amoureuse de votre fils ».

« Il m’a expliqué les violences qu’il subissait chez lui, je ne pouvais pas le laisser avec des parents qui le maltraitaient, il était trop malheureux.

Aujourd’hui, il a plus de 15 ans ».

« Madame, vous êtes devant ce tribunal pour des faits qui se situent il y a un an et à l’époque, il était bien âgé de moins de 15 ans ».

Après les plaintes des parents, les procédures se sont enchaînées.

Elle est placée en garde à vue et sous contrôle judiciaire.

Le jeune garçon est placé en institution à plusieurs reprises, mais en vain : il fugue à chaque fois, pour rejoindre « l’amour de sa vie ».

Il l’écrira même au juge.

Au lendemain de sa dernière escapade, la justice ordonne une perquisition au domicile de la prévenue.

Elle refuse d’ouvrir aux gendarmes qui doivent entrer de force.

Ils trouveront l’adolescent au grenier, en caleçon, caché derrière une malle.

« J’ai hésité, Madame, à demander votre incarcération à la barre, annonce la procureure.

« Vous reconnaissez les relations sexuelles, mais lorsqu’elles ont lieu sur un mineur de moins de 15 ans, la loi stipule qu’il ne peut y avoir de consentement de la part du mineur.

Nous sommes donc sur des faits d’agression sexuelle aggravée.

J’ose espérer ne plus vous revoir devant une juridiction ».

Elle requiert 3 ans de prison dont deux avec sursis, et l’inscription de plein droit au FIJAIS (fichier des délinquants sexuels).

Il est 22 h 30, lorsque le tribunal rend un verdict identique au réquisitoire : 3 ans de prison dont un an ferme sous le régime du bracelet électronique, une inscription au FIJAIS, ainsi qu’une somme de 11 700 € à verser aux parents au titre des divers préjudices.

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