Blois | Il agresse sexuellement ses deux petites cousines de 10 ans et prétexte qu’elles l’avaient chauffé.
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 23/02/2017
- 00:00
Un jeune homme a été condamné à une peine d’emprisonnement avec sursis et mise à l’épreuve notamment pour des faits d’agression sexuelle sur mineures.
La présidente, Maggy Deligeon, ne cesse de questionner le costaud jeune homme de 20 ans convoqué à la barre après des agressions sexuelles sur deux petites cousines.
Et les réponses, au départ fuyantes – « inquiétantes » pour le tribunal – du prévenu se font petit à petit plus lucides.
D’une apparente incapacité à expliquer les faits, il évolue, jusqu’à finir par lâcher qu’il n’aurait « pas dû profiter de la situation ».
En novembre 2014, dans le nord du département, il a fait l’objet d’une plainte, déposée par sa cousine.
La veille, l’une des filles de celle-ci, alors âgée de 10 ans, avait confié à son éducateur avoir été abusée sexuellement par le cousin de sa mère.
Elle avait décrit plusieurs scènes, dans divers lieux, dans lesquels le jeune adulte l’aurait embrassée sur la bouche, aurait souhaité qu’elle lui touche le sexe, aurait léché le sien, à elle, aurait mis la main dans sa culotte, l’aurait pénétrée avec un doigt – le résultat d’un examen gynécologique se révélant compatible avec le récit de ce dernier geste.
Une fois, il se serait masturbé devant elle, jusqu’à éjaculation.
La sœur, d’environ 11 ans, de cette enfant s’est exprimée le matin où sa maman s’est rendue à la gendarmerie.
Elle a mentionné un événement, au cours duquel son grand cousin l’aurait embrassée sur la bouche, aurait touché ses seins, aurait léché son sexe, par-dessus ses vêtements.
Elle a assuré l’avoir repoussé.
Le prévenu reconnaît une partie des faits, mais son récit diverge sur certains points de celui des fillettes.
En procédure, il a assuré que les petites l’avaient « chauffé ».
Dans l’un de ses ordinateurs, les enquêteurs ont trouvé des images pédopornographiques, des recherches sur ce thème dans l’historique Internet.
« Je n’ai rien à voir avec cela », assure le jeune homme, qui explique que son matériel avait été piraté.
Une personne “ inhibée ” “ immature ”
L’expertise conduite par un psychiatre – qui ignorait les découvertes informatiques – a dressé le portrait d’une personne « inhibée », « immature », détaille Maggy Deligeon.
Pour le prévenu, les petites filles auraient représenté « une opportunité » qu’il n’aurait pas eue avec des filles de son âge.
Un psychologue a évoqué un manque de confiance lié à une surcharge pondérale.
« Avant, cela me posait problème, plus maintenant », assure le garçon.
Il déclare par ailleurs avoir eu des « copines de [son] âge » depuis l’affaire.
Avocate des parties civiles, Me Nathalie Cœudevez met en avant les personnalités différentes des deux victimes, l’une apparaissant davantage fragile.
Le procureur, Frédéric Chevallier, soulève une difficulté liée à une date.
Il reconnaît que le prévenu a effectué « une partie du chemin » au cours de l’audience, tout en affirmant que la réflexion du jeune homme va devoir se poursuivre.
Il requiert deux ans d’emprisonnement assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant dix-huit mois, une interdiction de rencontrer les deux victimes, une obligation de se soigner et de travailler.
Pour la défense, Me Stéphane Rapin cite Aragon.
Il explique que son client pourrait faire sienne la phrase
« à aucun moment de ma vie, je n’ai eu l’âge de mon état civil », tentant de balayer l’idée d’une orientation pédophile, au profit de celle d’une immaturité, d’une inhibition.
Le tribunal déclare le prévenu coupable de tous les faits pour lesquels il était jugé.
Le jeune homme est condamné à dix-huit mois d’emprisonnement, assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant un an et demi, obligation de soins, de travail, d’indemnisation des victimes, interdiction d’entrer en contact avec ces dernières.
Le tribunal constate l’inscription du garçon au fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles, accorde respectivement 1.200 € et 800 € aux deux filles.
Source: La Nouvelle République
Source(s):