Loir-et-Cher [ Douze ans de réclusion pour le pédocriminel reconnu coupable des viols deux jeunes frères

Un quadragénaire a été condamné à douze ans de réclusion pour avoir violé et agressé sexuellement les deux demi-frères de sa compagne.

 (©DR)

Le pédocriminel a finalement reconnu l’intégralité des faits et son entière responsabilité. L’une des victimes était âgée de 10 ans au moment des viols.

Pendant 15 ans, ils ont partagé ce secret sans le savoir. Me Sarah Lévêque, l’avocate des deux frères victimes d’agressions sexuelles et de viols de la part du compagnon de leur demi-sœur alors qu’ils avaient une dizaine d’années, explique que :

« ce silence est lié à un contexte familial compliqué ».

Les deux jeunes ont porté ce lourd secret, chacun à leur manière. Le plus âgé a plongé dans les études, il a « avancé, avancé, sans jamais se retourner ».

Mais le passé a resurgi. Et il a parlé. Avec la peur.

Notamment « la peur de ne pas être cru et de se lancer dans un processus difficile avec le risque d’une déception ».

Si l’expert psychologue a noté dans son rapport que le jeune homme aujourd’hui âgé de 28 ans apparaît « solide dans la tourmente », l’avocate estime que ce n’est qu’une apparence.

« Ça l’a marqué, ça le marquera à jamais. Reste à soir ce qu’il se passera après l’orage ? »

Et son petit frère ?

Me Lévêque relate que, lorsque l’aîné des garçons a révélé les faits, le cadet a eu « le sentiment d’avoir été piégé. Il a l’impression d’avoir été contraint d’avouer. Mais une victime n’avoue pas, elle dénonce. »

L’avocate souligne le courage des deux frères « d’avoir parlé, d’avoir tenu, d’être présents, d’avoir encore une fois à s’expliquer sur ce qu’il leur est arrivé ».

Saluant « leur dignité », elle précise qu’ils sont guidés « par la volonté d’aller de l’avant ». Et « cette sensation qu’ils ont d’avoir fait quelque chose de mal, chaque personne ici présente sait que c’est faux. Ils n’ont rien à se reprocher ».

L’accusé a évolué dans ses versions, disant au départ que l’aîné était « demandeur ».

Il a finalement reconnu l’intégralité des faits et son entière responsabilité.

L’avocate générale, Flavie Malbaut, rappelle que l’accusé ne souffre d’aucuns troubles psychiatriques et qu’il avait « pleinement conscience d’enfreindre la loi ».

Et qu’à aucun moment les enfants n’ont été consentants.

« Ils avaient 10 ans. Un enfant de cet âge est qualifié de vulnérable. Il n’a pas les capacités nécessaires pour se défendre. »

Elle pointe également « la montée en puissance » de l’accusé, qui « allait toujours plus loin dans les actes ».

Elle évoque aussi l’enfance difficile de l’accusé : le décès de sa mère, le poids de la responsabilité dans cette mort que son père – à tort – lui a fait porter, le rejet de celui-ci.

Mais elle insiste :

« Combien de personnes ont des parcours chaotiques et ils ne commettent pas pour autant des viols sur des mineurs ! »

Elle requiert douze ans de réclusion criminelle avec un suivi sociojudiciaire de cinq ans comprenant l’obligation de soins.

Douze années, c’est trop pour l’avocat de la défense, Me Damien Vinet, « au regard de ce qu’il a fait, du discours qu’il tient, des éléments de ce dossier, de sa personnalité ».

« Il y a une véritable introspection sur les faits […] C’est une forme de courage d’accepter cette responsabilité, de dire qu’effectivement on a violé des enfants ».

Il rejoint ainsi l’avocate de la partie civile sur le fait que ce procès est celui du courage et de la dignité. Un courage et une dignité partagés selon lui par les victimes et l’accusé.

Il demande une « décision juste », qui « tienne compte de la douleur » des victimes mais aussi de « la croix que porte » son client.

« Je lui ai demandé 150 fois pourquoi ? Combien il est difficile de répondre à cette question sans aller chercher des excuses à son comportement… Ça fait deux ans et quatre mois (durée de sa détention provisoire), qu’il suit une thérapie pour comprendre. »

Après près de deux heures de délibérations, la cour d’assises a condamné le quadragénaire à douze ans de réclusion criminelle. À l’issue, il fera l’objet d’un suivi sociojudiciaire pendant six ans, comprenant une injonction de soins.

 

Source : lanouvellerepublique.fr

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