France | Un nouvel abbé condamné après des abus sur des mineurs

Ce jeudi 6 juin,  , 58 ans, un autre abbé de la communauté catholique intégriste Fraternité Saint-Pie X (FSSPX) a été condamné par le tribunal correctionnel de Gap (Hautes-Alpes) à 1 an de prison ferme pour des agressions sexuelles commises entre 2002 et 2018 sur 7 mineurs lors, notamment, de camps scouts qu’il animait.

Les faits ont eu lieu en Espagne, en Suisse et en France.

« Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Des faits étaient prescrits. Et beaucoup d’autres témoins auraient pu se manifester si une information judiciaire avait été ouverte », regrettait Rodolphe Bosselut, avocat des victimes, quelques jours après le procès.

Pourtant, le prêtre a assuré, à plusieurs reprises devant les magistrats, s’être dénoncé auprès de ses supérieurs de la FSSPX.

« En 2014, après que des attitudes ambiguës et inappropriées ont été portées à leur connaissance, les supérieurs de la Fraternité ont démis de ses fonctions le prêtre incriminé et l’ont retiré de l’apostolat », répond seulement la congrégation religieuse.

L’abbé Rostand dit de son côté avoir envoyé une lettre dès 1998 pour évoquer « sa tendance » aux enfants.

Mais les faits n’ont été dénoncés qu’en 2019 par la communauté religieuse.

Le prêtre a d’ailleurs été mis à l’écart dans le monastère de Montgardin, près de Gap, depuis 4 ans.

Un lieu qu’il a qualifié, lors de son procès, de « prison dorée ».

Là-bas, il a côtoyé un autre prêtre de FSSPX condamné pour des faits pédocriminels : l’abbé Pierre de Maillard.

La cour d’assises de la Vendée l’a condamné à 20 ans de réclusion criminelle, en juin 2023, pour les viols et agressions sexuels de 27 mineurs.

Mais d’ici quelques semaines, Arnaud Rostand devrait quitter sa « prison dorée » pour découvrir une vraie cellule.

En effet, un mandat de dépôt a délai différé a été ordonné par le tribunal correctionnel.

Par ailleurs, le prêtre a également été condamné à un suivi socio judiciaire d’une durée de quatre ans.

En clair, à sa sortie de détention, l’abbé aura l’obligation de se soigner, d’indemniser les victimes et l’interdiction d’exercer une activité bénévole ou professionnelle auprès de mineurs.

S’il ne respecte pas ces obligations, il encourt trois ans de prison supplémentaires.

L’homme d’Église a également été inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles.