France | Le ministère des Sports révèle les premiers chiffres sur la traque aux prédateurs sexuels
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 05/07/2020
- 00:00
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Près de 177 agresseurs présumés viennent d’être repérés dans 40 fédérations sportives
Roxana Maracineanu, la ministre des Sports, a révélé un premier bilan de la cellule mise en place il y a six mois pour traquer les prédateurs sexuels dans le milieu du sport.
Les révélations de violences sexuelles qui ont entaché le milieu sportif (nous pensons à celle de la championne de patinage artistique Sarah Abitbol) depuis quelques années ont débouché sur une véritable enquête de fond. Pour ne plus laisser ces agressions dans l’ombre, en 2019, une structure a vu le jour pour centraliser les témoignages et agir au plus vite contre les violences sexuelles, chaperonné par le ministère des Sports.
Et mercredi, la ministre des Sports Roxana Maracineanu a dressé un premier bilan, peut-on lire dans le Parisien. Aujourd’hui, ce sont 177 signalements qui sont parvenus à la cellule anti-violences du ministère. Dans 100 % des cas, il y a des enquêtes administratives ou judiciaires. Pour 76 % des faits dénoncés il s’agit de viols et d’agressions sexuelles.
D’après les investigations et relayé par le Parisien, les victimes sont surtout des femmes (78 %) et pour 98 % elles étaient mineures lors des faits. La moitié des actes dénoncés sont antérieurs à 2019 et 22 % datent de 2019 ou de cette année.
Un problème dans le recrutement des éducateurs
Chose intéressante, selon la cellule, les signalements viennent notamment des victimes elles-mêmes (22 %), des fédérations (28 %) ou des services de l’État comme les directions départementales (25%). Il y a 40 fédérations sportives qui ont été signalées et 110 éducateurs ont été mis en cause, dont 83 éducateurs professionnels et 27 bénévoles.
Les éducateurs sportifs doivent posséder une carte professionnelle qui permet de vérifier leur passé judiciaire, pour pouvoir travailler sereinement avec des enfants. Si on se rapporte au bilan, moins de la moitié des 83 mis en cause en possédait une,
“ce qui démontre une défaillance dans le suivi de la part de leurs employeurs”,
déclare le ministère.
En plus des 88 affaires qui sont toujours en cours de procédure, 24 décisions d’interdiction d’urgence et 14 interdictions définitives d’exercer comme éducateur ou dirigeant ont été validées.
“Il faut, par tous les biais, être en capacité d’agir sur les associations sportives. Il faut que les mairies soient au courant de ce qu’il s’y passe et que les fédérations soient responsables. Le ministère doit être là pour agir, c’est-à-dire signaler systématiquement à la justice, vérifier que les enquêtes aillent jusqu’au bout et puis pouvoir prendre des mesures administratives et fédérales pour écarter ces adultes, quand il le faut”,
estime Roxana Maracineanu, sur Europe 1.
Source : aufeminin
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