Bagnols-sur-Cèze | Disparition de Lucas

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Disparition de Lucas à Bagnols sur cèze, enquête : le fils disparu d’Eric et Nathalie
Lucas, adolescent de 15 ans, domicilié dans le Gard, n’a plus donné signe de vie depuis le 18 mars. Alors qu’une enquête pour enlèvement a été ouverte, ses parents confient leur angoisse, imaginant les pires scénarios.

Disparition de Lucas à Bagnols sur cèze, enquête : le fils disparu d’Eric et Nathalie

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(DR.)

 

Lucas, adolescent de 15 ans, domicilié dans le Gard, n’a plus donné signe de vie depuis le 18 mars. Alors qu’une enquête pour enlèvement a été ouverte, ses parents confient leur angoisse, imaginant les pires scénarios.

Longtemps, ses parents, Eric, 49 ans, et Nathalie, 48 ans, se sont persuadés qu’il ne pouvait s’agir que d’une « improbable fugue ». Depuis le 18 mars, 17 heures, Lucas Tronche, 15 ans, n’a plus donné signe de vie. Il devait aller à la piscine avec son frère aîné, Valentin, qui l’avait devancé de quelques minutes.

 Fin mars, une information judiciaire pour enlèvement et séquestration a été ouverte. Car la fugue n’en est sans doute pas une. L’enquête, menée par la police judiciaire de Montpellier avec l’Office central pour la répression des violences aux personnes (OCRVP), n’a, pour l’heure, pas apporté de réponses aux parents de Lucas.

« On finit par avoir des idées noires. Les pires scénarios montent à l’esprit », lâchent-ils.

 

 

Adolescent sans histoires, Lucas disparaît le 18 mars. Quelques jours plus tard, une enquête pour enlèvement et séquestration est ouverte.

La maison fermée comme d’habitude

« Lucas, c’est un garçon qui cherche le bien-être des autres. Un bon élève qui venait d’avoir les félicitations du conseil de classe », rappelle son père, ingénieur au Commissariat à l’énergie atomique, comme son épouse. En cette fin d’après-midi du mercredi 18 mars, le soleil brille sur la belle maison blanche de la famille, posée au milieu des vignes à l’écart de Bagnols-sur-Cèze. Inquiet de ne pas voir arriver son frère à l’arrêt du bus qui doit les conduire à la piscine de Laudun, Valentin appelle Lucas et tombe sur sa messagerie. A 18 heures, leur mère rentre avec Arthur, le petit dernier. « La maison était fermée comme d’habitude », assure la maman qui met un gratin au four avant d’aller récupérer ses aînés de retour de la piscine. « Dans le bus, il n’y avait que Valentin qui me dit que Lucas n’était pas avec lui… » poursuit-elle. Elle pense tout de suite à un accident de trottinette. Elle fait le tour des hôpitaux, alerte le commissariat. Puis les parents découvrent que Lucas est parti sans sa trottinette, ce qui n’était pas dans ses habitudes. Ni papiers ni argent. Vêtu d’une doudoune réversible rouge et gris, l’adolescent sage a juste pris un petit sac à dos. Quant à son téléphone portable, équipé d’un dispositif de géolocalisation, il a été éteint.

Des fichiers sur Snapchat

« A posteriori, on s’est dit que son départ était sans doute prémédité mais il n’y a eu aucun signe d’alerte ou nous n’avons pas su les détecter », analyse Eric. Seul Valentin a remarqué le peu d’empressement de son cadet à le rejoindre à l’arrêt de bus. Il lui a dit : « Vas-y, je ferme la maison. » Les enquêteurs ont découvert que, l’après-midi de sa disparition, l’adolescent avait reçu sur son téléphone des fichiers d’images sur Snapchat, une application de partage de photos. Une commission rogatoire a été envoyée aux Etats- Unis par la juge d’instruction afin d’en déterminer le contenu. Sa tablette numérique n’a rien révélé de particulier. L’environnement du lycéen, amateur de badminton, de randonnée et de modélisme, n’a pas livré plus de pistes. « Quelqu’un est-il venu le chercher ? Avait-il un rendez-vous ? Il y a des failles sur le massif, des gouffres où l’on peut se perdre. On imagine tous les scénarios en boucle », répètent les parents. « Dans les premiers jours, on s’abrutit d’action pour comprendre », enchaîne Eric qui est allé jusqu’à déposer des messages codés dans les collines que Lucas connaît par coeur, espérant que son fils, s’il avait fugué, le rejoindrait…

De rares signalements

Une forte mobilisation s’est organisée autour des parents de Lucas dans les jours suivant sa disparition pour arpenter tous les lieux où un adolescent fugueur aurait pu trouver refuge. Le 23 mars, « une silhouette sortant d’un bois avec une doudoune grise » est aperçue par des promeneurs. Le 28 mars, un couple croit avoir vu le lycéen en compagnie d’une femme dans une grande surface culturelle d’Avignon. « On essaie d’y croire comme une preuve de vie », glisse Eric, qui porte toujours le tee-shirt de Batman offert par Lucas à Noël dernier. « On se raccroche à cela », complète la maman en croisant le regard de son mari. Un regard tendre mais apeuré.

Un homme tatoué

Les hommes de la police judiciaire, qui ont monté un groupe d’enquête spécifique, se sont lancés dans l’analyse une à une de toutes les images de la caméra pointée sur le pont enjambant la Cèze, à quelques minutes de la maison de la famille Tronche. Elles ont confirmé la version de Valentin. Les automobilistes identifiés sur ces vidéos ont été interrogés ou le seront bientôt avec l’espoir pour les enquêteurs qu’ils livrent un « élément pour comprendre ». Un travail de fourmi pour recouper les informations. Elles ont déjà permis la réalisation du portrait-robot partiel d’un homme tatoué sur les avant-bras. Un témoin plus qu’un suspect. D’une voix chancelante, Eric et Nathalie se perdent en conjectures : « On envisage que Lucas soit mort… Mais il a peut-être été enlevé et est séquestré quelque part… On vit l’enquête au jour le jour avec la police et nos amis qui nous soutiennent. » Et « l’espoir qu’il est libre »…

Toute information peut être communiquée à la police judiciaire de Montpellier au 04.67.99.35.97

 

 

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