Colombelles | Jugé pour agressions sexuelles incestueuses et viols, il n’ira pas en prison

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Pédocriminel En liberté

Relaxé pour les faits de viols, il écope de 12 mois de prison avec sursis
Un sexagénaire, mis en cause par ses trois enfants, a été jugé devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados), mardi 3 janvier 2023, pour agressions sexuelles et violences.

Mardi 3 janvier 2023, Émile* (60 ans) a comparu devant le tribunal correctionnel de Caen (Calvados) pour y répondre d’agressions sexuelles incestueuses sur mineurs ainsi que pour violences. Les faits se seraient déroulés entre 2014 et 2017, à Hérouville Saint-Clair et à Colombelles, deux communes de la périphérie de Caen.

Lorsque Émile et Isabelle* se rencontrent, Mathilde*, la fille d’Isabelle née en 2002, est âgée de quelques mois. Émile va l’élever comme sa fille et l’enfant le considérer comme son père. En 2005 et en 2009, Jordy* et Lola* viennent agrandir la famille.

En 2021, Mathilde dépose plainte à la gendarmerie contre son beau-père, l’accusant d’agression sexuelle en 2017 lorsqu’elle était âgée d’à peine une quinzaine d’années.

Ce jour-là, Émile lui propose d’aller au jardin y chercher des fruits et des légumes. Mathilde raconte qu’il l’aurait complimentée sur sa belle poitrine, « comme celle de ta mère ». Il lui aurait également posé des questions gênantes :

« As-tu un petit copain, des relations sexuelles ? ».

Il l’aurait ensuite enfermée dans le cabanon, aurait soulevé ses vêtements pour lui caresser et lui lécher la poitrine. Puis, il aurait ouvert son pantalon pour se masturber. Il l’aurait menacée de représailles si elle ne se taisait pas.

À la suite de ces révélations, Jordy et Lola vont confier que leur père leur aurait souvent mis un doigt entre les fesses à l’occasion de jeux ou quand ils étaient sur le canapé. Jordy évoque aussi des coups qui l’auraient « quasiment mis ko », un jour où il avait mal joué au foot.

À la barre, le prévenu reconnaît s’être mal comporté avec Mathilde.

“Je voulais lui expliquer comment ça marchait avec les garçons, comment son copain allait s’y prendre avec elle. Je me suis masturbé pour lui montrer. J’ai fait une erreur, mais l’intention était de la protéger.”

En ce qui concerne les deux jeunes enfants, il reconnaît quelques fessées et une grosse colère le jour où Jordy a perdu son match de foot.

« Mais jamais rien de plus, leur mère exagère ».

Au sujet de leurs accusations d’agressions sexuelles, il avance une explication pour le moins loufoque.

« Dans le bâtiment, nous les maçons, on aime la plaisanterie. Pour déconcentrer un collègue qui bosse accroupi, il arrive qu’on lui mette par surprise un doigt dans les fesses. Des fois, c’est une carte bancaire. C’est vrai, madame la présidente, des fois, je suis un peu foufou la galette ! ».

D’une manière générale, le tribunal estime ces faits très éloignés des exemples éducatifs. Si l’homme a été relaxé pour agressions sexuelles sur ses deux plus jeunes enfants, il est reconnu coupable de violences et également d’agression sexuelle sur l’aînée.

Il écope de 12 mois de prison avec sursis. Il sera inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, et devra dédommager les victimes à une hauteur qui sera fixée en septembre 2023.

*Prénoms d’emprunt.

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