Clermont | Aucune sanction prononcée contre le pédocriminel coupable d’agression sexuelle

oui

Pédocriminel En liberté

Le prévenu explique avoir eu « une pulsion ».
L’électricien condamné pour des atteintes sexuelles sur une fillette à Clermont-Ferrand lors d’une intervention chez ses parents.

En juin 2021, il a touché le sexe d’une fillette alors qu’il intervenait au domicile de ses parents, à Clermont. Il a été condamné à cinq ans de suivi sociojudiciaire. Il devra se soigner.

Le prévenu, électricien, valide de simples « oui » tout ce que dit la présidente du tribunal.

Les faits : le 2 juin 2021, il intervenait, au domicile d’un couple clermontois. Son collègue a quitté l’appartement pour aller chercher du matériel. Avec les deux enfants de la famille, le frère et la sœur, rentrés de l’école, restait leur grand-mère.

Happée par une conversation téléphonique, elle n’a pas vu l’électricien pousser la porte de la chambre de la fillette. L’écolière était heureuse de lui montrer ses jouets. L’électricien a commencé par lui faire des chatouilles dans le cou puis il a glissé sa main sur le pantalon de la fillette, entre les jambes.

La présidente Anne David l’interroge :

« Vous savez que c’est interdit ? »

Le trentenaire répond comme un écolier à la maîtresse :

« Oui ».

La fillette le savait aussi, avertie sur la pédophilie par des discussions avec ses parents. À son retour du travail, la mère a trouvé ses deux enfants en pleurs sur le canapé.

La petite fille de 8 ans qui s’était confiée à son frère aîné de 13 ans, a tout de suite parlé :

« Elle a pleuré jusque tard dans la nuit, me demandant pourquoi il avait fait ça », témoigne la mère.

« Elle a été apaisée en nous parlant ».

La mère de famille explique qu’avec son mari, ils ont « essayé de recoller les morceaux ».

Elle s’est directement adressée à l’électricien :

« Vous avez condamné ma fille à ne jamais vous oublier. Elle a perdu son innocence. Je vous en veux à jamais pour cela ».

Tête basse, l’électricien ne dit rien.

La présidente creuse d’éventuels penchants pédophiles chez le jeune homme et un mode opératoire qui pourrait être celui d’un prédateur. Il dit ne pas fantasmer sur les enfants, mais avoir des « pulsions ».

Quand la juge lui demande s’il avait repéré la fillette à son retour de l’école, il répond qu’il avait en effet :

« Envie d’aller la voir et faire quelque chose de mal. C’est quelqu’un qui me l’a dit dans mon cerveau ».

L’enquête laisse penser que précédemment, il aurait eu un comportement ambigu avec deux autres enfants, offrant un bracelet à l’un, faisant des chatouilles à un autre :

« Il y avait quelques signaux, des épisodes malsains… On n’aurait pas dû le laisser seul avec la fillette », souligne Me Jean-Hubert Portejoie, avocat de la famille.

Comme c’est toujours le cas en pareille affaire, le prévenu a fait l’objet d’une expertise psychiatrique. L’expert ne relève pas de « traits pédophiliques », pas de maladie psychiatrique non plus, mais un retard et des difficultés relationnelles. Atteint d’une maladie génétique rare, la maladie de Shwachman, cela explique, défend son avocate Me Jarsaillon, « ses difficultés d’apprentissage, psychiatriques et psychologiques ».

« Il doit disposer des clefs pour comprendre pourquoi il a fait ça ».

Des soins. C’est le sens des réquisitions de la procureure et ce à quoi l’a condamné le tribunal correctionnel lundi 28 février. Il a prononcé une peine de cinq ans de suivi sociojudiciaire avec l’interdiction d’entrer en contact avec la victime et d’exercer un métier où il serait en compagnie de mineurs (*).

« Il est nécessaire de vous soigner explicite la présidente. Il faut que vous engagiez une prise en charge rigoureuse et complète ».

(*) Il est inscrit au fichier des auteurs d’infraction sexuelle et devra indemniser la fillette (3.000 €) et ses parents (1.400 €).

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