Charlie Hebdo | Le journal Satirique soutenait 3 pédophiles

Quand Charlie Hebdo défendait (aussi) la pédophilie

Couverture du numéro du 27 janvier 1977. Photo © DR

Comme une partie de la gauche libertaire de l’époque, le journal satirique a soutenu, en 1977, trois pédocriminels, accusés d’avoir abusé de mineurs, avant d’être condamnés.

« Matzneff et l’air du temps. »

C’est le titre d’un article, publié ce mercredi dans Charlie Hebdo et rédigé par son rédacteur en chef Gérard Biard.

« Un peu embarrassé que l’écrivain Gabriel Matzneff, pédophile notoire et revendiqué aujourd’hui au cœur de l’actualité pour un livre écrit non par lui mais par une de ses anciennes proies, ait eu durant des années son rond de serviette sur le plateau d’Apostrophes, Bernard Pivot se défausse sur l’air du temps »,

écrit le journaliste, qualifiant ses agissements de « crimes ». Et de poursuivre plus loin :

« Le dandysme et l’entre-soi mondain qui […] fournissaient des signatures prestigieuses quand il publiait des lettres ouvertes demandant la libération de pédophiles emprisonnés, vont se nicher ailleurs. Il est vrai que cet air du temps-là est un peu fripé. »

Embarrassé, l’hebdomadaire satirique devrait pourtant l’être aussi, qui a soutenu, avec une partie de la presse libertaire, la pédophilie dans ses pages, au cours des années 70 et 80. Car si Matzneff a largement bénéficié d’une mansuétude médiatique coupable, de gauche à droite, Charlie Hebdo est allé jusqu’à défendre les trois pédocriminels de « l’affaire de Versailles», au lendemain d’une pétition parue dans Le Monde et rédigée par… Matzneff lui-même.

A l’époque, s’ouvre le procès de ces trois hommes, jugés pour « attentats à la pudeur sans violence sur mineurs de moins de 15 ans » et placés en détention préventive depuis trois ans. Le journal, dirigé alors par le professeur Choron, publie le 27 janvier 1977, un article, titré « Mœurs » et signé par Victoria Thérame, passée aussi par le quotidien communiste L’Humanité.

“Moeurs” Article Charlie Hebdo du numéro du 27 janvier 1977. 

Finalement, les prévenus seront condamnés à cinq ans de prison avec sursis (et donc libérés) pour leur crime, fait de masturbations et fellations réciproques, d’orgies et de sodomies sur des enfants de 12 et 13 ans.

Des années plus tard, Patrick Font, chroniqueur à Charlie Hebdo qui forma avec son ami et patron du journal entre 1992 et 2009, Philippe Val, le « duo comique » Font et Val (1970-1995), sera lui-même condamné, en 1998, à six ans de prison ferme pour attouchements sur mineurs.
 

Source : valeursactuelles.com

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