Caudry | Interdit d’approcher ses filles, leur mère le laisse faire

Condamnée pour avoir fait rentrer l’agresseur de ses filles à nouveau dans leurs vies

Une Caudrésienne mère de six enfants a écopé d’une peine avec sursis pour avoir laissé leur père entrer au domicile familial. Déjà condamné pour agressions sexuelles sur deux de ses filles, il n’était pas autorisé à les approcher.

Le père condamné en 2015

Condamné par le tribunal de Cambrai en 2015 pour atteintes sexuelles sur deux de ses filles mineures, Julie* et Laura* il a interdiction d’entrer en contact avec la famille. Mais ça ne l’empêche pas de passer à l’improviste.

« Vous avez manqué à votre devoir de protection ! »

M. H. élève seule ses six enfants, tous nés du même père qui n’est plus au domicile.

Les faits remontent à 2017. Julie surprend son père assis sur le lit, des cachets dans la main : l’homme menace de se suicider. Sa mère, fortement alcoolisée, laisse faire.

Selon la jeune fille, elle « fait la fête avec lui ». Son père souhaite lui parler. Elle refuse et il menace de la tuer.

Deux ans plus tard rebelote

En octobre 2017, la situation se reproduit.

« Mais pourquoi le faites-vous entrer ? »,s’étrangle la cour.

« Je l’aime encore, malgré ce qu’il a fait à ma fille »

bredouille la prévenue, qui finit par reconnaître à demi-mot une « influence » de son « premier amour ».

Les gendarmes, intervenus plusieurs fois au domicile, décrivent un logement insalubre où les détritus jonchent le sol. Ses manquements à ses devoirs parentaux sont pointés du doigt.

À la barre, sa position un brin désinvolte, les mains dans les poches, irrite les juges. M. H. reconnaît finalement une addiction à l’alcool. Promet qu’elle se soigne. Pour preuve, elle apporte à la cour une attestation de suivi datée… de la veille de l’audience.

Condamnée à quatre mois avec sursis, elle devra également soigner son addiction à l’alcool, être suivie psychologiquement et chercher du travail.

Elle devra verser 125€ à ses enfants pour préjudice moral.

*les prénoms ont été changés

source : lavoixdunord