Carcassonne | Un éducateur pédocriminel devant le tribunal pour viol sur mineur requalifié en agression sexuelle

Le calvaire d’Helena (*) aura duré quatre ans. Lorsque celui qu’elle appelait «tonton» commença à l’agresser, à lui caresser le sexe, elle n’avait encore que 9 ans. C’était en 2009… Jusqu’en 2013, il abusera d’elle, la masturbant, allant même jusqu’à la violer de ses doigts…

Photo d’illustration NR

L’horreur pour cette enfant, abandonnée par son père biologique, puis son père adoptif. Vendredi, devant le tribunal correctionnel de Narbonne, elle a pu compter sur le soutien de sa mère, blottie contre elle, pour faire face à son bourreau.

Son bourreau, Yannick (*), qui comparaissait pour agressions sexuelles – et non pour viol, le dossier ayant été correctionnalisé –, et détention d’images pédopornographiques.

Yannick, désormais âgé de 38 ans, était le meilleur ami du père de la victime, le parrain de la sœur de la victime, un soutien de la mère de la victime.

Une maman qui n’hésitait jamais à lui confier sa fille, le mercredi, les week-ends, durant les vacances scolaires…

Et demeurant dans les Corbières, il était, aussi, souvent invité au domicile de la pauvre Helena…

«Je ne comptais plus les fois où il abusait de moi», dira-t-elle aux policiers durant l’enquête.

Ce qu’il faut savoir, c’est qu’au moment des faits, Yannick était éducateur dans un centre de loisirs à Durban-Corbières.

Mais les investigations n’ont jamais pu prouver qu’il s’en était pris à des enfants dans le cadre professionnel.

Les gendarmes ont bien mis la main sur des photos d’adolescentes en maillot, un collègue du suspect avait même constaté qu’il avait partagé le lit d’un gamin pendant la sieste – ce qui est formellement interdit –, mais absolument rien de probant.

En revanche, l’enquête montrera que son ordinateur hébergeait 200 photos et 80 vidéos pédopornographiques.

Comment l’éducateur pédophile fut-il confondu ?

Grâce à Helena, déjà, qui révéla l’histoire à sa mère, à l’été 2014, puis à l’intéressé, lui-même, qui, après avoir appris que les proches de l’adolescente étaient au courant, prit attache avec un psychiatre, avant de se dénoncer au commissariat de Carcassonne.

Aujourd’hui, quatre ans ont passé, Helena a célébré ses 18 ans cet été, le prévenu, laissé en liberté, s’est reconverti dans le transport.

A la barre, Yannick, dégarni, lunettes sur le nez, jure qu’il ne s’est pas dénoncé parce qu’il savait que la victime avait tout raconté, mais parce qu’il voulait «en finir avec ces horreurs».

Pourquoi un tel comportement ?

«Je suis atteint d’une paraphilie pédophilique», argue, très sérieusement, l’ancien éducateur, qui a manifestement énormément étudié son propre cas.

«Je suis attiré par les enfants depuis l’âge de 20 ans», avoue-t-il.

Son casier judiciaire est vierge.

Concernant sa personnalité, son enfance fut jalonnée de violences, il connut également des épisodes addictifs à l’alcool et au cannabis.

Assistée de Maître Isabelle Fornairon, Helena, atteinte d’un évident stress post-traumatique, choisira de ne pas s’exprimer devant les juges.

«Longtemps dévorée par la honte et la colère», comme l’a souligné un psychologue, elle va désormais tenter de se reconstruire.

(*) Prénoms d’emprunt

Source : La Dépêche

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