Canada | L’ex-chef atikamekw Marcel Boivin plaide coupable à des accusations de viol
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 28/01/2017
- 00:00
Catégories :
Mots clés :
L’ancien chef de Wetomaci, Marcel Boivin, a reconnu sa culpabilité pour une agression sexuelle commise à l’endroit d’une femme autochtone avec un complice il y a une trentaine d’années.
La Cour l’a condamné à 18 mois d’emprisonnement à purger dans la collectivité.
Accusé d’avoir commis en 1984 une agression avec la participation d’une autre personne, l’ex-leader autochtone a admis sa culpabilité mercredi au palais de justice de La Tuque, au Québec.
Son complice, l’ancien chef du service de police de Wetomaci, Jean-Paul Néashish, avait pour sa part été condamné en 2016 pour cette agression et pour d’autres, commises à l’endroit de quatre autres femmes des Premières Nations.
Figure autochtone importante, Marcel Boivin a été négociateur en chef des Atikamekw sur les droits territoriaux et a participé à la formation du Conseil des Atikamekw et des Montagnais.
Le procureur aux poursuites criminelles et pénales de La Tuque, Éric Thériault, s’est dit « extrêmement content » du dénouement du procès, en entrevue à Espaces autochtones.
“On a quelqu’un qui vient reconnaître ses torts devant la Cour.
C’est extrêmemement bénéfique pour la victime.” – Éric Thériault, procureur de la Couronne
Marcel Boivin sera dans un premier temps assigné à son domicile 24 heures sur 24 pour une période de six mois, précise le procureur. Pour le reste de sa peine, il sera soumis à un couvre-feu et devra respecter certaines conditions.
Sa peine sera suivie d’une période de probation de deux ans.
D’ici là, il n’aura pas le droit d’entrer en contact avec la victime, qui ne doit pas être identifiée.
Il figurera de plus sur le Registre national des délinquants sexuels pour une période de 20 ans et devra fournir un échantillon d’ADN.
Pour sa peine, la juge a accepté la recommandation commune du procureur et de la défense.
Le fait que l’accusé ait reconnu sa culpabilité, qu’il n’ait pas d’antécédents judiciaires et qu’il représente un risque de récidive « quasi nul » ont été des facteurs importants de l’entente, précise Me Thériault.
Contrairement à Jean-Paul Néashish, Marcel Boivin n’était pas en situation d’autorité et il n’y a eu aucune préméditation, spécifie-t-il.
Insistant sur la gravité du crime commis, le procureur souligne toutefois qu’il s’agissait dans son cas d’un « geste isolé ».
« On ne peut pas nier le travail qu’il a fait pour la communauté », affirme Me Thériault, soulignant la contribution du leader atikamekw à la société.
Un double viol survenu il y a trente ans
Aujourd’hui dans la cinquantaine, la victime avait été agressée dans un véhicule de police.
Jean-Paul Néashish était intervenu dans une maison où se déroulait une « fête bien arrosée » au cours de laquelle la victime avait bu, résume Me Thériault.
Le policier, qui portait son uniforme, avait offert de la raccompagner chez elle à bord de son véhicule de fonction.
Il l’avait toutefois emmenée dans un endroit isolé après avoir croisé par hasard Marcel Boivin ainsi que l’oncle de la victime, qu’il avait embarqués dans le véhicule.
Les trois hommes avaient bu avant que le policier ne viole la victime à l’arrière du véhicule. Marcel Boivin a à son tour agressé la femme.
Après les deux viols, les hommes ont recommencé à boire.
Le policier a ensuite reconduit la victime et l’a menacée.
En décembre 2015, Jean-Paul Néashish, avait pour sa part été jugé coupable de 10 chefs d’accusation, dont viol, attentat à la pudeur, grossière indécence et attouchements sur des enfants de moins de 14 ans.
Ses crimes se sont déroulés entre 1966 et 1996.
L’an dernier, l’ancien chef du service de police de Wemotaci a été condamné à une peine d’emprisonnement de six ans.
Source: http://ici.radio-canada.ca/
Source(s):