Bourg-en-Bresse | Un père incestueux de 79 ans condamné à cinq ans de prison pour des agressions sexuelles sur sa fille pendant 7 ans

Plus de trois heures d’audience pour une douloureuse affaire la semaine dernière au tribunal correctionnel de Bourg.

 

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A la barre, un habitant du Pays de Gex, âgé de 79 ans comparaît pour plusieurs agressions sexuelles commises sur sa fille âgée, à l’époque des faits, de 6 à 13 ans.

Ces agressions se sont déroulées sur plusieurs années à partir de 2002.

La victime est aujourd’hui une jeune femme âgée 22 ans.

Elle est assise sur les bancs de la partie civile à quelques mètres de la barre où son père, sous contrôle judiciaire, a été convoqué pour répondre de ses actes.

Elle a longtemps gardé pour elle, comme un lourd secret, les actes dont elle dit avoir été victime.

C’est en 2014, alors qu’elle est âgée de 17 ans, qu’elle se confie à une infirmière scolaire qui avait constaté que la jeune fille était angoissée et dépressive.

La mère, troisième épouse du prévenu, porte plainte.

Point de départ d’une longue instruction, lors de laquelle le père a toujours nié les graves faits qui lui sont reprochés.

A la barre, il conserve cette ligne de conduite : Non, il n’a pas imposé des fellations à sa fille !

Non il ne s’est frotté avec son sexe sur ses fesses !

Non il n’a pas éjaculé sur elle !

Il persiste sur ses dires.

L’instruction a fait apparaître des violences psychologiques et parfois physiques sur ses enfants, notamment le frère de la victime qui recevait régulièrement ce que le prévenu appelle “des fessées” mais que le juge nomme des coups dans le dos.

La fille était sous emprise.

Elle dira au juge instructeur que les actes que son père lui imposait « étaient comme quelque chose qu’elle lui devait…».

Quand les faits ont commencé, le père venait d’être de prendre sa retraite.

Remarié , il emmenait la fillette dans plusieurs lieux de villégiature.

Eurodisney, le Grau du Roi, le Maroc où la Grèce.

C’est là que, selon la victime, les agressions ont été répétées.

Comme principal argument, l’homme affirme qu’il y avait toujours du monde avec eux et que de tels agissements n’étaient pas possibles.

Il dit ne pas comprendre pourquoi sa fille porte à son égard de telles graves accusations.

Au Maroc, un témoignage atteste que l’homme s’était allongé au moins une fois sur sa fille.

L’avocat de la défense Christophe Camacho a admis que le témoignage de la victime « fleurait bon la véracité ».

«Mais ce n’est pas parce qu’un discours est possible qu’il est vrai », plaida le défenseur du prévenu demandant la relaxe de son client au bénéfice du doute puisque, selon lui, les éléments de preuve n’étaient pas établis.

Le parquet par la voix d’Aurélien Bailly-Salins a évacué ces doutes, convaincu au contraire que les éléments à charge étaient suffisants pour établir la culpabilité du prévenu.

Il a requis une peine de sept ans de prison avec mandat de dépôt.

Le tribunal après en avoir délibéré a estimé que l’homme était coupable et a prononcé une peine de cinq années de prison.

Le père devra en outre verser à sa fille une somme de 10 000€ pour son préjudice moral et 1 000€ pour les frais de justice.

Le mandat de dépôt ayant été prononcé, le père est sorti du tribunal entouré de deux policiers.

Sa fille, qui a souhaité témoigner et assister à l’ensemble des débats, est restée très digne pendant toute l’audience.

Elle a regardé le fourgon emmener son père en direction du centre pénitentiaire ne pouvant retenir ses sanglots, vivant sûrement cette scène et la décision du tribunal comme la reconnaissance de sa parole, sinon comme la réparation d’un lourd préjudice qu’elle porte en elle.

Le prévenu a dix jours pour faire appel de cette décision de justice.

Source : Le Pays Gessien

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