Belgique | Un homme de 54 ans poursuivi pour détention d’images à caractère pédocriminel

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“Oui, elles étaient sur mon téléphone, mais je peux vous dire pourquoi
Un homme de 54 ans comparaissait ce vendredi 29 août 2025 devant le tribunal judiciaire du Mans. Déjà condamné pour des faits similaires, il était poursuivi pour détention d’images à caractère pédocriminel entre septembre 2022 et octobre 2023, et corruption de mineur en Belgique.

À la barre, l’homme apparaît calme, lunettes sur le nez avec une barbe poivre et sel, détenu depuis déjà trois ans à la prison des Croisettes à Coulaines pour une autre affaire.

Lors d’une perquisition effectuée par les forces de l’ordre, les enquêteurs ont retrouvé sur ses téléphones et ordinateurs des dizaines de photos à caractère pédocriminel.

Il tente alors d’expliquer :

“Oui, elles étaient sur mon téléphone, mais je peux vous dire pourquoi. J’ai reçu ces fichiers, j’ai voulu les effacer, mais ils sont restés.”

Il reconnaît aussi avoir discuté en ligne avec plusieurs adolescentes, parfois en se présentant comme un mineur.Je mettais 15 ans, sinon elles ne me répondaient pas , admet-il. En Belgique, une plainte a été déposée par le père d’une jeune fille de moins de 15 ans.

Les échanges révèlent des messages à connotation sexuelle, l’appelant mon cœur , lui demandant de cacher leurs conversations à ses parents et allant jusqu’à évoquer une réservation d’hôtel pour la rencontrer. Des photos intimes ont circulé dans les deux sens.

L’homme n’en est pas à son premier passage devant la justice.

En 2005 déjà, il avait été condamné pour détention d’images à caractère pédocriminel.

En 2016, le tribunal de Lyon lui avait infligé trois ans de prison avec sursis et sept ans de suivi socio-judiciaire pour corruption de mineur et détention de fichiers similaires.

Aujourd’hui encore, il purge une autre peine : trois ans de prison pour agression sexuelle sur sa propre fille de neuf ans.

Sa sexualité est totalement pervertie autour de la figure de l’adolescent , insiste la procureure Marie-Agnès Joly, qui parle de son casier judiciaire comme un tableau préoccupant .

Elle rappelle qu’il a déjà eu plusieurs condamnations pour des faits comparables et souligne le risque de récidive : Ces images sont inscrites dans un possible passage à l’acte. Le ministère public requiert huit ans d’emprisonnement, dix ans de suivi socio-judiciaire, et quatre années supplémentaires en cas de non-respect de ces obligations.

L’avocat du prévenu, Maître Bouthière tente de nuancer.

“Dans ce type de dossiers, on retrouve souvent des personnes qui ont été elles-mêmes victimes dans leur enfance. Cela crée des traces profondes et des déviances qui se répètent* , plaide-t-il, évoquant les violences et abus subis par l’homme de 54 ans durant sa jeunesse. Le prévenu, lui, assure qu’il suit désormais un psychologue et un psychiatre depuis fin 2023.Avant que les débats ne se terminent, il prend la parole une dernière fois : “Je tiens à dire que j’ai de la considération pour les victimes. Depuis que je suis en détention, je ne pense qu’à ça, je fais des cauchemars. J’ai même envoyé des excuses à certaines familles.”

Le tribunal du Mans l’a reconnu coupable. Il est condamné à quatre ans de prison ferme, maintenu en détention assortis d’un suivi socio-judiciaire de sept ans. Il lui est désormais interdit de travailler au contact de mineurs et son nom figure au fichier des délinquants sexuels (FIJAIS).

 

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