Bayonne | Prison ferme pour le maraîcher qui accueillait des jeunes placés par l’ASE

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Le prévenu, qui a déjà passé plus de deux ans en détention provisoire, n’ira pas en prison
Un homme de 76 ans a été condamné ce mardi 11 février par le tribunal de Bayonne à deux ans de prison ferme pour plusieurs agressions sexuelles commises sur des adolescents de 13 à 15 ans placés à son domicile, situé dans son exploitation agricole entre 2014 et 2020.

Sur son exploitation agricole, à Arraute-Charritt, le maraîcher accueillait depuis 2012 des jeunes en difficulté, aux parcours de vie chaotiques, placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ou la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) pour des séjours dits «de rupture».

Cinq victimes, des jeunes garçons mineurs, âgés de 13 à 15 ans au moment des faits, ont dénoncé des agressions sexuelles, à savoir des masturbations contraintes, des caresses appuyées ou des «massages du dos».

A la barre ce mardi, le prévenu a indiqué que ces accusations étaient des «dénonciations mensongères» faites par «intérêt pécuniaire».

Près de 150 adolescents placés chez ce maraîcher

En juillet 2016, un premier signalement d’un adolescent avait mené à l’ouverture d’une enquête de gendarmerie.

En décembre, une deuxième plainte d’un autre jeune était classée sans suite.

Aucun rapprochement n’est alors fait entre les deux affaires et l’homme a continué d’accueillir des adolescents dans sa ferme jusqu’à son placement en garde à vue en 2020.

Près de 150 jeunes ont été placés dans cette exploitation maraîchère, dont la plupart ont été retrouvés et entendus par les services d’enquête.

Leurs auditions ont fait émerger trois autres victimes.

«Une affaire dénoncée en 2016 est jugée en 2025»

L’homme a été condamné à cinq ans de prison dont trois avec sursis, avec obligation de soins et interdiction de toute activité en lien avec des mineurs.

«La difficulté autour de la crédibilité de la parole de l’enfant, les doutes mis en avant par les services d’enquête et les parquets, ont fait qu’une affaire dénoncée en 2016 est jugée en 2025», a estimé mardi le procureur, espérant que «la peine leur dira la reconnaissance judiciaire de la gravité des faits».

L’avocat du septuagénaire, Me Sébastien Binet, avait fustigé «l’emballement judiciaire» autour de ce dossier et pointé «les contradictions» des propos des adolescents, voire les «stratagèmes montés» par ces jeunes, avant de plaider la relaxe.

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