Argentine | Une religieuse arrêtée pour agressions sexuelles sur 27 mineurs, elle mettait en relation les victimes et leurs bourreaux

Après un mois de cavale, la bonne sœur a été écrouée le 5 mai. Elle officiait dans un institut pour jeunes malentendants. En mars dernier, une autre affaire de pédophilie secouait le pays, d’autant que le nom du pape était cité.

Les serviteurs de Dieu sont parfois de sinistres criminels.

Ainsi, la religieuse japonaise Kosaka Kumiko, âgée de 42 ans, vient d’être arrêtée, après un mois de cavale, pour une affaire d’abus sexuels sur 27 jeunes malentendants.

L’Argentine, pays profondément catholique, est sous le choc.

«Je suis innocente.

Je n’ai fait que le bien»

A soutenu la bonne sœur devant le procureur chargé de l’enquête, qui a ordonné son maintien en détention.

En 2007, après avoir quitté le Japon, la religieuse est arrivée à Mendoza, dans l’ouest du pays, où, pendant six ans, elle travaille à l’institut Provolo, un établissement pour enfants sourds.

Les victimes, des adolescents aujourd’hui, ont accusé la nonne d’avoir joué un rôle central dans l’affaire de pédophilie en sélectionnant les enfants les plus soumis pour les livrer comme des proies à des prêtres.

Une jeune fille affirme même que la nonne lui a fait porter une couche quand elle avait 5 ans pour cacher l’hémorragie provoquée par les viols.

En décembre dernier, dans la même affaire, deux prêtres ont été arrêtés dans cet institut :

Nicola, 82 ans, et Horacio, 52 ans, pour abus sexuels graves contre au moins 20 enfants sourds.

Ces deux hommes ont été simplement expulsés du diocèse.

Depuis l’arrestation de Kosaka Kumiko, deux autres curés et trois employés de l’institution, également soupçonnés, ont également été envoyés sous les verrous.

Le pape François mis en cause

Récemment, une autre affaire de pédophilie avait secoué le pays et touché même son enfant chéri : le pape François.

Le mardi 21 mars, le prêtre Julio César Grassi comparaissait devant la Cour suprême d’Argentine.

Elle a confirmé sa condamnation à 15 ans de prison.

Aussitôt la polémique a rebondi sur le rôle du pape François, à l’époque où Jorge Bergoglio était archevêque de Buenos Aires.

De fait, en 2014, le saint Père pointait la « complicité inexplicable » de certains haut personnages de l’Eglise dans les scandales de pédophilie.

Sauf que cinq ans plus tôt, en 2009, Mgr Bergoglio, président de la conférence épiscopale argentine, avait maintenu dans ses fonctions le père Grassi, alors qu’il venait d’être condamné en première instance à 15 ans de prison.

Une mansuétude dont bénéficie toujours ce prélat.

En effet, quarante-huit heures après le verdict de la cour d’appel du 21 mars dernier, son supérieur n’a toujours pas annoncé si le Père Grassi allait être expulsé.

Selon cet ecclésiastique, une enquête interne serait en cours, dont l’issue dépend du Vatican.

Source : VSD

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