Angers | Une association débusque un pédocriminel sur internet

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Il avait déjà été condamné trois fois
Un homme de 53 ans a été condamné par le tribunal d’Angers, ce vendredi 31 janvier 2025, pour avoir fait des avances sexuelles à une fille de 12 ans sur les réseaux sociaux. Derrière l’écran, un faux profil créé par l’association Les Enfants de l’Argus qui lutte contre les pédocriminel sur internet.

À la barre du tribunal correctionnel d’Angers (Maine-et-Loire), Stéphane Bonboire, 53 ans, est posé sur une chaise.

Trop faible, c’est assis qu’il comparaissait, hier, pour des faits de tentative de corruption de mineur de moins de 15 ans en récidive, commis entre le 20 juin et le 8 juillet 2023, à Trélazé.

L’homme avait été identifié par Les Enfants d’Argus.

Cette association qui œuvre contre la pédocriminalité avait créé un faux profil d’un enfant de 12 ans sur Facebook.

Derrière son ordinateur, Stéphane Bonboire lui demande une photo, si elle a vu le sexe d’un homme et évoque des actes sexuels.

Il exprime également le désir de la rencontrer dans un hôtel, à Poitiers.

Déjà condamné trois fois

Au total, plus d’une centaine de messages ont été adressés à ce faux profil.

« Est-ce que vous reconnaissez les faits », lui demande Lionel Ascensi, le président.

« Non je ne reconnais pas tout… Je ne me souviens plus… Peut-être… Je crois que j’ai envoyé des photos, mais pas de messages, je ne sais pas écrire », bégaye le prévenu.

Face à ce manque de réponses, le président hausse le ton : « Il va falloir faire un petit effort aujourd’hui, c’est la quatrième fois que vous passez devant un tribunal pour des faits de ce type. »

Le quinquagénaire a déjà été condamné en 2015, 2016 et 2018 pour des faits d’exhibition sexuelle, agression sexuelle sur mineur, consommation d’images pédopornographique, corruption de mineur, etc.

Il est également inscrit au fichier automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).

« Qu’est-ce que vous pensez d’un homme qui demande ce genre de choses à une fille de 12 ans ? », relance le président.

« Ce n’est pas bien, c’est malsain », reconnaît le prévenu.

Selon l’expertise médicale, il «a eu une vie malheureuse, mais est responsable pénalement ».

Depuis son arrestation et son placement sous contrôle judiciaire, le Trélazéen est suivi par le Cesame, le Centre de santé mentale angevin.

Son avocat, Julien Roux, évoque un homme « assez fragile » qui a «un problème dans ses relations et son attirance envers les mineurs » et regrette également « l’intervention d’une association qui va à la pêche aux pédophiles. Les méthodes employées me gênent terriblement ».

« Après trois condamnations, je suis inquiet, on n’a plus de solution », a affirmé Axel Sandberg pour le ministère public.

Ce dernier a requis trois ans de prison ferme avec mandat de dépôt différé, un suivi socio-judiciaire pendant dix ans, ainsi que le maintien de son inscription au Fijais.

Après délibération, le tribunal a suivi ses réquisitions.

Le tribunal a également refusé la constitution de partie civile de l’association.

Cette dernière doit en effet être déclarée depuis au moins cinq ans à la date des faits.

Or, celle-ci a été fondée en 2020.

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