Plaisir | Pas de prison pour le papa qui frappait ses enfants
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 03/09/2021
- 18:24
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Le tribunal judiciaire de Versailles a condamné à 10 mois de prison avec sursis un père de famille de 41 ans après que ce dernier ait été dénoncé par ses enfants pour ses « punitions » répétées.
Il a en revanche été relaxé des faits de corruption de mineur qui lui étaient reprochés, faute de preuves.
« Il n’y a jamais eu de plaisir de ma part, c’était pour leur éducation… C’étaient des punitions qu’on inflige à un enfant car il fait une bêtise ».
Éducation trop stricte ou violences sur mineurs ? Le tribunal judiciaire de Versailles a tranché mardi en condamnant à 10 mois de prison avec sursis un homme de 41 ans.
Séparé de sa femme depuis 2015, il faisait l’objet de plusieurs accusations émanant de sa femme et ses enfants pour des menaces et des violences commises entre 2011 et 2018.
L’affaire a pris une nouvelle tournure en mai dernier. L’aînée de la fratrie, 13 ans, est hospitalisée cinq jours pour des crises d’angoisses.
Elle explique à plusieurs professionnels médicaux, comme elle l’a déjà indiqué plusieurs fois à l’école, qu’elle est victimes de violences à répétition par son père.
Le juge énumère :
« Elle fait état de fessées récurrentes, de coups dans le dos, de coups de pied, de coups de fourchette à table. Elle précise que ce comportement est accompagné de violences verbales. »
L’adolescente rapporte être parfois enfermée dans sa chambre, ou bien dans le sous-sol, où, son père se serait masturbé devant elle en regardant un film pornographique.
Le magistrat souligne encore :
« Elle vous aurait vu nu sous la douche, précisant que vous l’avez appelée à vous rejoindre. À une reprise vous l’auriez enfermée nue dehors avec son petit frère qui tient des propos très proches de sa sœur bien que lui ne mentionne pas avoir été témoin de masturbation. »
À l’énoncé des faits, le père de famille secoue la tête.
S’il reconnaît que ses méthodes ont pu perturber l’équilibre psychique de ses enfants, il nie toute agression sexuelle ou mal intentionnée.
Il explique à la cour :
« La masturbation est quelque chose de très personnel, je m’assurais que personne ne soit là quand je le faisais. Est-ce qu’elle a vu quelque chose ? Peut-être un jour où j’aurais mal fermé la porte ou tiré les rideaux… »
À plusieurs reprises, le quadragénaire sous-entend que sa fille aurait pu mentir lors des auditions.
La procureure de la République lui demande :
« Votre fille est-elle capable d’affabulation ? »
Il répond :
« Elle croit ça dans son imaginaire. C’est une enfant qui est manipulée… Le but c’est faire du mal à papa et que ça fasse plaisir à maman, c’est tout. »
Des propos qui font sursauter son ex-compagne, présente à l’audience mais qui a préféré garder le silence. Elle a pour sa part été reconnue victime de menaces de mort.
Selon l’avocate de la défense, la mésentente entre les deux adultes serait le fond véritable du dossier.
Fannie Desbarats du cabinet d’avocats D&C Associés, dénonce :
« C’est une dérive du droit que d’utiliser le pénal avec une exagération des faits pour obtenir le résultat que l’on souhaite auprès du juge des affaires familiales ».
Car les procédures ne datent pas d’hier. Le père de famille a d’abord eu des droits de visite et d’hébergement progressifs entre 2016 et 2018, mais ceux-ci ne s’étant pas bien passés, il a ensuite été contraint à des visites médiatisées en lieu neutre, qui ont repris en janvier 2021. Sur la période 2015-2020, la famille a fait l’objet de plusieurs signalements scolaires concernant les violences subies par les deux enfants.
Deux plaintes ont été déposées par la mère, en 2017 puis 2018, toutes deux classées sans suite.
À l’époque, les enquêteurs mettaient en doute la parole de la jeune fille, jugée « capricieuse ».
Mais cette fois-ci les expertises sont formelles. L’adolescente est unanimement décrite comme :
« Une élève studieuse, modèle, soucieuse d’être parfaite en tout point ».
Ses crises de panique auraient été provoquées en début d’année par la reprise des visites de son père.
L’enquête démontre que, elle comme son frère de 11 ans sont :
« Fortement traumatisés par les violences dont ils ont été victimes ».
Faute de preuve formelle, le tribunal a relaxé le père pour les chefs de corruption de mineur. Il n’est donc pas inscrit au fichier des délinquants sexuels.
Il est cependant reconnu coupable des autres chefs d’accusation. En complément de sa peine, il devra également finir de payer les quelque 9 800 euros de pension alimentaire qu’il doit encore, et endurer deux ans de mise à l’épreuve avec une obligation de suivi psychologique, de travailler et l’interdiction d’entrer en contact avec son ex-femme et ses enfants.
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