Rouen | l’homme détenu pour viol avait embrassé sa fille sur la bouche au parloir
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
- 03/11/2020
- 22:27
« L’inceste est un interdit fondamental de notre société, monsieur ne pouvait pas l’ignorer »,
accable la procureure à l’audience correctionnelle de Rouen du 26 octobre 2020.
Quand il pose ses lèvres sur celles de son enfant, les yeux du père sont fermés.
« On pourrait croire le baiser de Jack et Rose dans Titanic »,
décrit Me de Saint-Remy, avocat de l’adolescente. L’accompagnatrice, choquée, déclenche l’appareil photo avant de demander au détenu d’arrêter.
« C’est seulement ma fille »
« Sur ces photos, vous embrassez votre fille sur la bouche, mais vous la serrez aussi contre vous. Vos mains sont posées non loin de sa poitrine »,
avance la juge, clichés en main.
« Ça peut prêter à confusion, mais c’est le geste d’un père affectueux avec sa fille. Je n’ai jamais considéré ma fille comme un objet sexuel ! »
s’époumone le prévenu, dont le teint passe au rouge.
Son avocat lui demande de mimer la façon dont il embrasse sa fille. Drôle de scène que de voir cet homme au passé de violeur, les cheveux rasés, la peau glabre, trop serré dans son pull-over rouge, tentant de se justifier, la bouche en cul de poule.
« Un bisou, pas un baiser »
« Chacun sait qu’embrasser un enfant sur la bouche est interdit. Cette pratique entraîne une confusion. C’est un geste sexualisé, surtout à l’adolescence. Ici, il ne s’agit pas de n’importe quel baiser, certains témoins l’ont même qualifié de langoureux ! Ce n’est pas Brejnev sur Honecker »,
plaide l’avocat de l’adolescente.
Le prévenu, à bout, porte un violent coup de poing dans la vitre de sa cage.
« Ces photos sont impressionnantes, surtout quand on sait que monsieur a été condamné pour viol. Il y a de quoi paniquer. Mais l’émotion doit faire place au droit. Mon client n’a pas roulé de pelle à sa fille, les lèvres se sont seulement effleurées. Ce geste n’a pas été vécu de part et d’autre comme un geste de nature sexuelle. C’est un bisou, pas un baiser », défend Me Kalfon.
Le tribunal condamne l’homme à huit mois d’emprisonnement.
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