Saint-Malo | Elle piège son grand-père en filmant avec son téléphone ses gestes déplacés

Lui disait les « taquiner ». Un homme de 72 ans a été condamné par le tribunal de Saint-Malo pour « atteinte sexuelle » sur ses deux petites-filles.

« Je suis tactile. Je l’ai toujours été. J’ai toujours dit des conneries aussi. Je suis comme ça. J’aime bien taquiner ».

L’homme de 72 ans qui se tient à la barre du tribunal de Saint-Malo ce jeudi 13 septembre 2018  ressasse ces mêmes paroles pour se défendre.

Le motif, Atteinte sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité. Ses deux victimes avaient 13 ans. Elles sont ses petites-filles.

Lorsqu’il se retrouvait seul avec elles, c’était souvent le même refrain obscène qui se répétait. Il les serrait de trop près dans ses bras. Les embrassait dans le cou. Leur touchait les seins, les fesses. Parfois en faisant « des bruits bizarres », d’après les deux cousines.

« Arrête Pépé »

Il disait : « Je vais te réchauffer ». Elles répondaient : « Arrête Pépé ».

L’une des adolescentes a fini par en parler à sa mère, qui ne l’a pas crue. Alors, pour prouver ses dires, elle a eu la judicieuse idée de se filmer en présence de son grand-père. Une vidéo qui en dit long, d’après la juge, sur les gestes et propos « ambigus » du septuagénaire. On le voit notamment « pincer » les seins de l’une de ses petites-filles, avant d’ajouter : « J’espère qu’ils seront conséquents quand tu seras grande ».

Difficile de nier l’évidence. « C’est déplacé, je sais. Mais je ne pensais pas du tout à mal ».

« Je suis un lourd »

Une fois sa famille mise au courant de ces faits, il a fini par se rendre à la gendarmerie, accompagné de son fils.

« J’ai fait une bêtise. Je suis un lourd. Je suis con depuis longtemps. Je regrette », a-t-il fini par lâcher devant le tribunal.

Quelques minutes plus tôt, la juge avait rappelé ces paroles de l’expert psychiatre qu’il a dû consulter :

« Il reconnaît les faits mais les minimise et les banalise ».

Dans la salle d’audience, à quelques mètres derrière lui, son épouse qui le « surveille » désormais quand il est à la maison. Mais aussi ses deux petites-filles qu’il voit toujours et qui n’ont pas souhaité se constituer « partie civile » contre leur grand-père.

Les deux adolescentes, aujourd’hui âgées de 16 ans, sont revenues vers lui « pour normaliser les relations familiales », dit l’une, même si elles savent « que plus rien ne sera jamais plus comme avant ».

4 mois de prison avec sursis

Leur grand-père a été déclaré coupable et condamné à 4 mois de prison avec sursis. Son nom est désormais inscrit au Fichier national automatisé des auteurs d’infractions sexuelles.

Source : actu.fr