Bréhal | Seulement 5 ans de prison ferme pour 13 ans d’agression sexuelle sur mineurs.

je ne vois pas le mal parce que ça reste en famille

Un homme de 56 ans a comparu devant le tribunal correctionnel de Coutances mercredi 28 mars 2018 pour agressions sexuelles imposées sur mineurs de moins de 15 ans. Les plus jeunes avaient 6 ans.

Les faits se sont déroulés sur une longue période de 1992 à 2005 dans la maison familiale du prévenu à Bréhal . A de multiples reprises, quand il était seul avec ses neveux ou nièces, alors âgés de 6 à 11 ans, le mis en cause a abusé sexuellement des enfants, leur imposant des caresses, des masturbations réciproques et des pratiques sexuelles orales. Il y a eu quelques tentatives de pénétration auxquelles le prévenu a renoncé devant la douleur des victimes.

Abusé par des religieuses

Le prévenu est mal-entendant depuis la naissance et souffre depuis d’une cécité partielle. Il explique avoir été sexuellement abusé par des religieuses alors qu’il était dans un établissement spécialisé pour mal-entendants à l’âge de 6 ans. Il s’est mis en ménage avec une femme de 15 ans sa cadette à l’âge de 36 ans, son unique relation amoureuse.

Le prévenu reconnaît les faits pour un neveu et deux de ses nièces tout en tentant de les minimiser et affirmant que les victimes étaient consentantes. Il explique ses actes par des pulsions. Pour l’autre neveu, le premier qui a dénoncé les faits, le prévenu nie avec véhémence, l’accusant d’être un menteur pathologique cherchant à obtenir des indemnités.

“Ça reste en famille”

C’est pourtant le courage de ce neveu qui a permis aux victimes d’échapper à la chape de plomb qui régnait sur cette famille. L’enquête révèle que les faits étaient connus dans le cercle familial. La petite sœur du prévenu, la mère d’une des victimes, a elle-même subi des agressions de son frère quand elle avait 10 ans. Pour sa mère, la grand-mère des victimes:

“je ne vois pas le mal parce que ça reste en famille”.

“Briser l’omerta familiale”

Petit à petit, les souvenirs douloureusement enfouis émergent, la crainte de ne pas être cru s’estompe et quatre victimes, deux nièces et deux neveux, portent plainte contre leur oncle.

Le tribunal condamne le prévenu à cinq ans de prison ferme avec incarcération immédiate. Il sera inscrit au fichier des délinquants sexuels.

Alors que les policiers l’escortent vers la maison d’arrêt, il pointe un doigt vengeur vers le neveu qui a brisé l’omerta familiale.

Source: lamanchelibre