Nanterre | 5 ans d’emprisonnement dont 2 ans ferme pour enlèvement et viol sur mineur

Vingt-cinq ans après l’enlèvement et le viol d’une adolescente, à Nanterre, et après deux jours de procès, Thomas S. est condamné à 5 ans d’emprisonnement dont 2 ans ferme.

TGI de Nanterre

Rendu jeudi soir, le verdict correspond à ce que l’avocat général, Dominique Borron, a requis dans « cette affaire remarquable par la distance du temps et par la distance culturelle ».

Dans la nuit du 24 au 25 septembre 1992, une adolescente polonaise avait été enlevée dans un camp de Tsiganes roumains proche du pont de Bezons.

Avec son père, tsigane aussi, elle venait d’y être accueillie en débarquant à Paris.

« Elle sort d’une caravane, va être enlevée et disparaît dans une voiture. Son père a compris que l’agresseur est le frère de celui qui l’héberge. Il va dans la rue, arrête un taxi qui l’emmène au commissariat de Courbevoie », détaille Dominique Borron.

Les témoignages que recueillit ensuite la police judiciaire désignaient tous Thomas S., qui avait justement disparu depuis la nuit de l’enlèvement. Retenue quelques jours en Allemagne, la victime avait pu lui échapper pour « réapparaître en France et raconter l’enlèvement ».

« Traditionnellement, ça se fait, et après l’enlèvement, il y a le viol, ensuite on se marie, poursuit le magistrat. « Elle est là, la distance culturelle, résume l’avocat général, revenant sur l’interrogatoire surréaliste de l’adolescente. La juge n’en croyait pas ses oreilles : la jeune fille désignait son ravisseur comme son mari. »

S’il n’y a « pas à barguigner » pour déclarer Thomas S. coupable, selon le magistrat, cette double distance ne peut être ignorée. En 25 ans, l’homme qui comparaît dans le box, 61 ans, est devenu une référence dans son pays.

« Il est le médiateur entre la communauté tsigane et les autorités roumaines. Si vous le condamnez à cinq ans avec 18 à 24 mois ferme, il sortira rapidement. Ce qui compte, c’est d’écrire le mot ’fin’ à cette histoire singulière. »

Source: Le parisien