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On l’appellera Valérie.
À 11 ans, elle a été victime d’un viol lors d’une fête foraine à Vire.
Elle a bien voulu nous faire part de son témoignage huit ans après les faits qui sont restés impunis.
« J’avais 11 ans, j’étais encore au collège, c’était mon petit ami, il avait 12 ans », raconte la jeune fille angoissée.
Cette histoire s’est déroulée lors d’une simple sortie entre amies à la fête foraine :
« J’étais avec mes amis mais à ma grande surprise il était là aussi et a voulu passer du temps rien qu’avec moi. »
Tout semble banal dans la vie de cette adolescente, mais la douleur se ressent encore dans ses paroles :
« On est parti se balader et il a commencé à abuser de moi au bord d’un chemin, je ne pouvais pas dire un mot. Il me tenait avec fermeté. Son copain nous observait au loin ».
Un cauchemar d’autant plus prégnant qu’un autre jeune regarde et ne fait rien.
« Mon téléphone s’est alors mis à sonner, c’était mes amies qui me cherchaient. Il a tout arrêté et il est vite parti chez lui avec son ami. J’étais pétrifiée et silencieuse, je n’ai pas pu en parler. »
C’était la première fois que cette jeune fille pouvait faire une sortie…
Le reste de sa vie en a été affecté.
Retour aux études
Lors de son arrivée à l’école quelques jours plus tard, rien n’était plus pareil :
« Il a raconté sa version des faits, j’étais piétinée par tout le monde et même mes amis m’ont laissé tomber. »
Des élèves ont alors commencé à diffuser des insultes et des rumeurs à propos de la collégienne.
Malgré tout, elle a décidé de tout garder pour elle et encaisser toutes ces injures :
« Je me suis isolée sans pour autant arrêter mes études, ma mère voyait bien que mes notes avaient chuté depuis et que je me sous-alimentais, elle ne cessait de m’interroger. »
Une étape de franchie
Le passage au lycée, 4 ans après, tout aurait dû s’améliorer et la page se tourner :
« Je pensais qu’avec l’âge, les gens oublieraient et ne me jugeraient pas, je me suis fait des idées… ».
Les mots deviennent de plus en plus difficiles à prononcer :
« Des amies qui m’ont laissé tomber, m’ont insulté, harcelé… Au lycée, les rumeurs fusaient. J’ai même envisagé de disparaître définitivement, mais j’ai pensé à ma famille. Je ne pouvais pas les laisser.»
Grâce au soutien d’amis proches, la jeune fille a pu en parler à ses parents.
C’est là qu’elle a décidé d’appeler sa mère :
« Je l’ai appelé et quand je suis rentrée, je n’ai pas pu lui dire, je lui ai écrit une lettre ou je lui ai tout raconté. C’était l’une des rares fois où je voyais ma mère pleurer. »
Passage en justice
Sa mère a alors voulu porter plainte contre lui et les filles la harcelant :
« À la gendarmerie j’ai été confronté à lui. Il manquait totalement de respect aux gendarmes et à moi-même, même son avocat l’a laissé tomber en pleine audience. »
Les rendez-vous à la gendarmerie se faisaient régulièrement :
« Je passais mon temps à la gendarmerie ça devenait insupportable ».
Après toutes ces confrontations, le dossier a été envoyé au parquet :
« Les gendarmes croyaient vraiment qu’il serait condamné. »
Valérie se souvient qu’à sa grande surprise, son ami (celui qui avait assisté à la scène) s’était retourné contre lui et a dit ce qu’il avait vu.
« Pourtant la décision de justice fut sans appel. Un matin je suis rentrée des cours, ma mère me regardait une lettre à la main. C’était la décision, l’affaire était classée sans suite pour manque de preuves. »
Retour à la normale
« J’ai continué mes études, j’ai même été chez une psy pendant 2ans mais malgré ça je continue de penser qu’il est dans les rues et qu’il pourrait faire d’autres victimes. »
Valérie a eu la force de se battre seule pendant 4 ans et lance :
« Que fallait-il de plus à la justice ? Une vidéo peut-être ! », dit-elle révoltée.
Malgré ça, elle montre un courage sans précédent et ne lâche rien.
Elle vit aujourd’hui une vie toute simple, mais sans pour autant oublier le drame.
Elle a un message à faire passer :
« Je souhaite transmettre aux personnes qui liront cet article que surtout si elles sont touchées par ce drame, elles ne doivent pas se renfermer et trouver quelqu’un avec qui en parler. »
Source : actu
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