Saint-Barthélemy-d’Anjou | Un pédophile à nouveau devant le tribunal, à Angers

Mise à jour de l’article du  01/07/2017

Condamné en juin 2016, un ancien du génie a été surpris en train de suivre des fillettes dans le magasin Leroy Merlin, à Saint-Barthélemy-d’Anjou, près d’Angers. Il comparaissait ce lundi devant le tribunal correctionnel d’Angers. La décision sera rendue le 11 septembre.

L'ancien officier du génie sera convoqué devant la justice, le 24 juillet prochain. | Eddy LEMAISTRE

Le tribunal correctionnel d’Angers rendra sa décision le 11 septembre.

À Saint-Barthélemy-d’Anjou, près d’Angers, les vigiles du magasin Leroy Merlin l’ont repéré sur l’écran vidéo. Les lundi 19 et mercredi 21 juin, un homme prend le temps de sillonner les rayons de l’hypermarché de bricolage. Il semble suivre les pas de familles venues avec des enfants. Sur la vidéo, il s’intéresse moins aux articles qu’aux fillettes.

La police est informée du comportement apparemment suspect et inquiétant du sexagénaire. Arrêté mercredi 28 juin, puis placé en garde à vue, il a été déféré au parquet d’Angers, ce vendredi. Il est déjà connu de la justice.

Cet ancien officier du génie, ex-président de l’orchestre symphonique angevin Scènefonia, a été condamné, le 27 juin 2016, à trois ans de prison dont un avec sursis et mise à l’épreuve pour des agressions sexuelles sur six fillettes entre 2010 et 2014, notamment au sein du magasin Leroy Merlin.

 

Non-respect d’une obligation

Inscrit au fichier des auteurs d’infractions sexuelles, il lui est définitivement interdit des activités professionnelles ou bénévoles avec des mineurs. Il est soupçonné d’avoir enfreint cette interdiction découlant de sa condamnation de juin 2016 : le sexagénaire intervenait, depuis janvier dernier, comme guide dans un musée du Maine-et-Loire… susceptible d’accueillir un public d’enfants.

Ce lundi, à la barre du tribunal correctionnel d’Angers, Serge Laycuras, 66 ans, se félicite à demi-mot: « Cette fois-ci, je n’ai pas eu de pulsions. »

Il suit étrangement des familles venues avec des enfants. Il reste notamment de longues minutes à côté côte d’une fillette de 5 ou 6 ans.

Comme pour « se mettre à l’épreuve », comme il le confiera aux policiers lors de sa garde à vue. « Elle était vraiment jolie. On voyait sa culotte blanche », expliquera-t-il encore.

 

Condamné en 2016

Mais il le répète dans la salle d’audience. Cette fois-ci, il n’a fait que regarder. À la différence de jour de 2014, où dans le même magasin, il était passé à l’acte. Il avait soulevé la robe une petite-fille, avant de caresser son sexe. L’un des faits pour lesquels ce sexagénaire, ancien officier du génie militaire, avait été condamné en 2016. Il avait été reconnu coupable de l’agression sexuelle de six fillettes.

« Je me suis retrouvé dans la même situation qu’en 2014 », avoue-t-il.

Placé sous contrôle judiciaire depuis le 30 juin, il n’est pas poursuivi pour ces faits. Mais ce sont eux qui ont permis aux enquêteurs de découvrir un autre aspect du parcours de Serge Laycuras.

Depuis le mois de janvier, cet habitant du Plessis-Grammoire est bénévole au musée des métiers de Saint-Laurent-de-la-Plaine. Un lieu qui accueille près de 3 000 scolaires par an.

« Vous flirtez avec les limites, s’agace Monique Legrand, la présidente du tribunal correctionnel d’Angers. Cette activité va clairement à l’encontre de votre interdiction d’entrer en contact avec des mineurs. »

« Je ne m’occupe que de groupes d’adultes, se défend le prévenu. Sincèrement, je ne pensais pas faire quelque chose de mal. »

 

Six mois de prison ferme requis

L’homme aurait pourtant été aperçu à plusieurs reprises en train de regarder des groupes d’enfants. Il serait entré en interaction avec l’une des fillettes.

« Il n’a pas interdiction d’être en présence d’enfants, rappelle son avocate, Me Lucie Guillon. Mais d’entrer en contact habituel avec des mineurs, ce qui n’était pas le cas au musée. »

Faux selon la procureure, Alexandra Verron : « M. Laycuras sait parfaitement ce qu’il fait. Son attitude, notamment à Leroy Merlin, est effrayante. »

 

Elle a requis six mois de prison ferme. Le tribunal correctionnel d’Angers rendra sa décision le 11 septembre.

 

 

Source: Ouest-France

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