Bruxelles | Le meurtrier aurait violé ses nièces

 

Patrick M., 29 ans de vie en prison, est jugé pour un viol et des attouchements.

Le parquet crie aux pressions sur les victimes.

Patrick M. est ce qu’on appelle un repris de justice.

29 années de prison prononcées, s’est étonné hier le tribunal correctionnel de Bruxelles.

En 1996, il a été déclaré coupable du meurtre d’un proxénète allemand retrouvé mort dans une ferme de Leeuw-Saint-Pierre, à une peine de 18 ans de travaux forcés.

Il a aussi été condamné à une peine de neuf ans de prison pour quinze braquages.

Pas le profil exact de l’enfant de chœur.

Ce quinquagénaire a bénéficié en 2012 d’une libération conditionnelle.

C’est au domicile d’un membre de sa famille qu’il a pu être accueilli.

Mais le 15 mai 2014, sa nièce, mineure, dit être victime d’attouchements de la part de son oncle qui a passé sa vie en prison.

Des gestes déplacés sur les parties génitales qui ont choqué la jeune fille.

Les faits présumés ne sont pas isolés.

Une autre de ses nièces, jeune majeure et handicapée mentale, a également dit avoir été violée.

Les faits sont dénoncés à la police.

Mais jamais Patrick M. n’est inculpé ni placé sous mandat d’arrêt.

Le parquet n’ouvre pas d’instruction et a fini par renvoyer le suspect devant le tribunal correctionnel après une enquête relativement fouillée.

L’expertise psychiatrique conclut à

“une haute probabilité que le discours (des jeunes filles) soit crédible”

La version du prévenu, délivrée hier à la barre :

“Je n’ai rien à voir avec toute cette histoire.

Qu’est-ce que j’aurai fait avec des gamines, surtout celles de mon frère ?”,

interroge-t-il en désignant sa compagne qui se trouve dans la salle d’audience.

Au début de l’enquête, le père des deux victimes présumées avait pris le parti de ses filles.

Avant de changer d’avis.

Et d’être suivi par toute sa famille.

La substitut du procureur Carline De Reuck décrit ainsi

“un mot d’ordre : la pression familiale sur les victimes”

Elle raconte l’enquête menée par la police qui relate

“une certaine pression à propos de ce dossier”.

Pour la magistrate, la plus jeune victime est

“prête à se taire et à subir le pire en se sacrifiant pour sa famille”

En résumé : plutôt que de se fâcher avec Patrick M., sa famille aurait décidé d’étouffer l’affaire.

Elle requiert cinq ans de prison.

Pour la défense du quinquagénaire et son avocat, Me Dimitri de Béco, il n’en est rien.

“Qui croire ?”, résume-t-il.

Il cite les témoins qui ne sont pas de la famille d’une des victimes et la qualifient de “grosse mytho”.

Sa professeure de français raconte qu’elle “ment souvent”, qu’il peut s’agir d’un “appel à l’aide”.

Pour le pénaliste, les deux victimes présumées ont déjà menti.

Et il estime que jamais son client n’aurait pris le risque de commettre des faits si graves alors qu’il se trouvait en libération conditionnelle.

Décision le 6 mars.

Source : Dernière Heure

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