Oui, il reconnaît des caresses à caractère sexuel sur la petite Alice pendant la sieste, voire d’avoir tenté de la pénétrer.
Mais le viol de Laureen ? “Non, affirme le vieux monsieur. J’ai entendu beaucoup de choses inexistantes”, a déclaré Christian, tard dans la soirée de lundi.
D’autres femmes portent plainte
C’est Alice, 9 ans, accompagnée de sa maman, qui la première a porté plainte à Toulon en 2009. La veille, cette petite fille, en pleurs, a expliqué à sa tante puis à une psychologue qu’elle avait fait l’amour plusieurs fois avec son grand-père.
L’enfant revenait d’un séjour de quelques jours chez ses grands-parents à Saint-Geniès-de-Malgoirès. Les gendarmes sont chargés de l’enquête.
Six autres femmes âgées de 62 à 37 ans, membres de cette famille qui a résidé dans le nord de la France puis dans le Gard, affirment avoir été victimes d’agressions sexuelles voire de viols lorsqu’elles étaient enfants et désignent Christian. “Un monstre”, assure Marion, l’une de ses nièces. Ou encore Chantal, 62 ans, en souffrance depuis l’enfance et sœur de l’accusé.
“Chez nous, c’était maman gâteau, papa bourreau”
Pour Christian, ce n’était que des jeux.
“Pour moi, ce sont des viols, assure Chantal. J’avais quatre ou cinq ans. J’ai longtemps pensé que j’ai été la seule et unique victime.”
La plainte d’Alice fait exploser la famille. Les filles de Chantal – Laureen et Marion – portent plainte contre leur oncle. Les deux femmes racontent leur peur lorsque ce dernier s’approchait de leur lit. Seuls les faits de viols décrits par Laureen ne sont pas couverts par la prescription.
Les trois fils de l’accusé témoignent du comportement violent de leur père alcoolique et son appétence pour le sexe. “Chez nous, c’était maman gâteau, papa bourreau”, témoigne l’un des fils.
Deux d’entre eux se rappellent avoir été enfermés dans la cave pendant deux jours et attachés par une chaîne. Les fils et l’épouse de Christian subissent les coups. “On le craignait”, décrivent les témoins.
“Si vous aviez parlé, Alice n’aurait pas été agressée sexuellement par son grand-père”
Une première fois, Laureen, alors adolescente, a expliqué aux oncles et tantes qu’elle allait porter plainte. Bien avant 2009.
La plainte n’a pas été déposée. “Si vous aviez parlé, Alice n’aurait pas été agressée sexuellement par son grand-père”, proteste la présidente de la cour, Geneviève Perrin.
Les débats se poursuivent aujourd’hui. Le verdict est attendu dans la journée.
