Nîmes | 10 ans de réclusion pour le père accusé de viols

L’accusé, 72 ans, père de trois enfants sourds, a nié les faits qui lui sont reprochés.
La famille vivait en vase clos.

Quand il est interrogé par les magistrats, Michel, 72 ans, accusé d’avoir violé sa fille aînée et de corruption de mineurs, répond le plus souvent à côté et se lance dans des digressions.

Entendu depuis lundi devant la cour d’assises, l’ancien ingénieur chimiste à la retraite – avant au RMI – nie avoir violé Clara (le prénom a été modifié, NDLR), sa fille aînée, qui avait entre 5 et 7 ans au moment des faits. Il conteste aussi avoir fait visionner des films pornographiques à ses enfants.

“Tout a commencé quand j’ai fait venir ma maîtresse à la maison, analyse Michel. Clara a eu peur que sa mère soit remplacée par cette étrangère. Elle s’est dit : “On ne va pas avoir ce monstre à la maison”… Clara affabule depuis le début. Elle est d’une intelligence supérieure et intéressée par tout ce qui est controverse. Elle ne peut plus se dédire. Lors de la confrontation, elle a rapporté des faits invraisemblables.”

Déchéance de l’autorité parentale

“Mais elle a toujours maintenu ses déclarations. Elle a raconté que vous lui aviez acheté un string quand elle était petite, des faux ongles, des faux cils…”, rappelle la présidente de la cour d’assises, Geneviève Perrin. “Tous ces enfants ont montré qu’ils étaient attachés à vous. Qu’avaient-ils à gagner après ses révélations, constate un magistrat.
Si ce n’est, aujourd’hui, leurs placements dans un foyer ou une famille d’accueil ?”

Vendredi, les avocats des parties civiles – Mes Remy Nougier, Noëlle Becrit-Glondu, Karline Gaborit – ont décrit un huis clos familial dominé par un père sûr de lui-même. Les enfants adorent leur père. La mère, analphabète et parlant l’arabe, est traînée plus bas que terre, écartée, niée. “C’est un monde sans grands-parents, sans famille, sans amis”, constate l’avocat général.

“Les normes éducatives sont effrayantes”

Pour les repas, les enfants mangent les hamburgers devant leur ordinateur.
La maison est sale. “Les normes éducatives sont effrayantes, la situation complètement anormale, malsaine, pervertie”, poursuit l’avocat général.

“Il est peut-être un pervers et un pornographe. Il y a sans doute un problème éducatif.
Ce qui ne fait pas de lui un violeur. Qu’il soit cet homme déplaisant ne suffit pas, proteste Me Lionel Febbraro, l’avocat du père de famille. La défloraison de l’enfant est-elle le résultat d’une relation sexuelle ou pas ? L’enfant faisait de l’équitation. Cela peut expliquer cela.”

“Je suis innocent, clame le père. Mes enfants, je ne leur ferais jamais de mal. Ils ne sont pas nés pour ça.”

La cour d’assises a suivi les réquisitions de l’avocat général. Michel a été condamné à 10 ans de réclusion criminelle.
Dans un second temps, les magistrats ont prononcé la déchéance de l’autorité parentale pour les deux enfants encore mineurs.

Source: http://www.midilibre.fr/