Chauny | Un trentenaire en sursis pour agression incestueuse
- La Prison avec sursis... C'est quoi ?
oui
Pédocriminel En liberté
- 01/10/2024
- 21:43
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L’’histoire qui se raconte devant la barre du tribunal judiciaire ce jeudi est bien triste.
C’est celle d’une famille brisée, d’une femme qui dit à sa fille « je te crois » et d’un homme qui se considère « comme un monstre ».
Cela fait 12 ans que le prévenu, originaire du Chaunois est en couple avec une femme.
Ensemble, ils ont eu deux enfants, deux garçons.
Elle, avait déjà une fille qu’il a par conséquent vu grandir.
Âgée d’une quinzaine d’années aujourd’hui, elle considère cet homme comme son père.
Seulement, au mois de mars dernier, la jeune adolescente avoue à l’école que son beau-père adopte depuis une année un comportement différent.
Elle évoque auprès de l’infirmière scolaire et de ses camarades de classe
« Cette dernière soirée » où il a été plus insistant, « plus agressif » avec « des papouilles, des bisous sur le cou et le haut de la poitrine ».
Elle raconte que le moment d’une quinzaine de minutes qui a lieu dans le salon prend fin avec le retour de la mère dans la pièce.
Quelques jours plus tard, cette dernière apprend les faits, elle la croit.
Elles se rendent à la gendarmerie pour déposer plainte.
La jeune fille réitère ces mêmes mots aux agents.
Une enquête est ouverte, des témoignages sont recueillis et une expertise psychiatrique est effectuée sur monsieur.
Que s’est-il passé ?
« Je l’ai considérée comme ma belle-fille jusqu’au moment où je me suis perdu », balbutie le prévenu entre deux sanglots.
Devant les juges ce jeudi, il affirme ne pas avoir d’attirance pour les jeunes filles, mais lors de l’enquête, il révèle en garde à vue
« Etre amoureux de sa belle-fille et aussi de sa maman. »
À la barre, il répète :
« Je croyais avoir des sentiments pour elle. Lorsque je me rapprochais, elle disait « comme tu veux », stupidement j’y ai cru. »
L’homme se dit déçu, désolé, il pleure, essuie ses larmes et martèle :
« Je suis devenu un monstre. »
Assise derrière le prévenu, la mère écoute attentivement mais ne le regarde pas.
Pour elle aussi, les explications déclenchent des larmes.
« Vous ne vous dites pas que c’est compliqué pour elle d’avoir un beau-père qui lui fait des avances ? » interroge la présidente du tribunal, Anne Guérin.
« Si, mais c’était trop tard. Je la remercie d’avoir parlé pour mettre fin à tout ça », rétorque-t-il.
Le substitut du procureur souligne le comportement repentant du prévenu qui a, depuis plusieurs mois, entamé un suivi psychologique pour comprendre la genèse de ses sentiments.
« Même s’il est difficile de considérer que les bisous d’un beau-père envers sa belle- fille sont devenus des bisous d’un homme amoureux, en reconnaissant spontanément les faits, vous avez adopté la meilleure attitude pour réparer ce que vous avez commis. »
« J’ai la finesse de penser que vos regrets sont sincères », confesse le substitut qui requiert 6 mois d’emprisonnement assorti d’un sursis simple. Une façon de marquer que le prévenu a « bravé l’interdit ».
À ces réquisitions, le conseil du prévenu répondra que son client est « véritablement dévasté ».
Maître Vignon, l’avocat de la victime, ajoute :
« Il faut imaginer le désarroi de l’enfant face aux agissements de son beau-père. C’est quelqu’un qu’elle estimait et en qui elle avait confiance. Leur vie est brisée. »
Les juges ont décidé de reconnaître le prévenu responsable et l’ont condamné à un an d’emprisonnement intégralement assorti d’un sursis simple.
Il a également l’interdiction d’entrer en contact avec la victime pendant 3 ans et de paraître à son domicile.
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