Tarn | Un beau-père récidiviste condamné à 14 ans de prison pour viols incestueux

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“Je vais finir en prison, je le sais”
À l’issue de son procès ouvert le 2 octobre devant la cour d’assises du Tarn, Christian Lausse, 64 ans, a été reconnu coupable de l’ensemble des faits dont il était accusé.

Le verdict est tombé ce mardi 3 octobre en début de soirée, après environ trois heures de délibérations : la cour d’assises du Tarn a condamné Christian Lausse à une peine de 14 ans de réclusion criminelle ainsi qu’à un suivi socio judiciaire pendant 4 ans, assorti d’une injonction de soins, d’une interdiction de contact avec la victime et sa mère, et d’une obligation de réparer les dommages causés.

Un quantum de peine légèrement inférieur à celui requis plus tôt dans la journée par l’avocate générale, Murielle Costa (16 ans de réclusion).

La cour d’assises du Tarn a reconnu Christian Lausse coupable de l’ensemble des faits dont il était accusé : viols incestueux sur sa belle-fille de 2003 à 2021, en état de récidive légale pour avoir déjà été condamné en 2000 pour viol par la cour d’assises de Haute-Garonne, mais aussi dégradation de bien, menaces et harcèlement moral sur sa jeune victime.

“Je l’aimais, je n’ai pas triché”

Pendant les débats, l’accusé avait été interrogé sur sa “double relation”, avec la victime depuis ses 14 ans et, en parallèle, avec la mère de cette dernière.

“Je les aimais toutes les deux”, a-t-il assuré à la barre, bien qu’il ne semble considérer la mère, avec qui il n’avait pas de relations sexuelles, que comme une “amie”.

Avec la jeune victime en revanche, il parle d’amour et de rapports consentis.

“Elle est entrée dans ma vie, dans mon cœur. Je l’aimais, je n’ai pas triché”.

La victime, sous emprise de son beau-père selon ses dires et l’avis des experts, n’a dénoncé les faits qu’en 2021, à l’âge de 33 ans et alors qu’elle voulait quitter le domicile familial pour refaire sa vie avec son nouveau petit ami.

C’est à ce moment-là que Christian Lausse, fou de rage, a détruit son téléphone portable et a menacé de mettre le feu au domicile familial.

“J’ai honte du comportement que j’ai eu”

“J’ai tout fait pour la garder”, a-t-il expliqué à la cour.

En même temps, il semblait bien conscient des conséquences de ses actes.

Après avoir révélé à sa compagne la relation qu’il entretenait depuis des années avec sa fille, il lui avait dit par texto :

“Je vais finir en prison, je le sais”

Au petit ami de sa belle-fille, il avait également envoyé un message pour le prévenir que la jeune femme était une “mytho”…

Interrogé par la présidente Hélène Ratinaud mais aussi par les avocats des parties civiles, Me Alary et Me Natter, sur le fait d’avoir eu des rapports sexuels avec une mineure, l’accusé a souvent botté en touche, parlant de “piège” tendu à son encontre.

Il a insisté sur l’âge de la victime lors de leur premier rapport – au moins 15 ans selon lui – et a affirmé qu’il pensait à l’époque pouvoir avoir des relations sexuelles si sa partenaire avait entre 15 et 18 ans.

“Avec le recul, bien sûr que tout cela n’aurait jamais dû avoir lieu. Ce n’était pas prémédité. Je n’arrive pas à l’expliquer”.

À l’annonce du verdict, Christian Lausse est resté impassible dans le box des accusés.

Son ex-belle-fille, elle, assise au premier rang à côté de sa mère, n’a pas pu retenir ses sanglots.

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