Eure-et-Loir | 12 ans de prison pour avoir violé une jeune fille à deux reprises

Le revirement de l’accusé a surpris, en plein procès. Un agriculteur d’Eure-et-Loir jugé pour le viol d’une adolescente de 17 ans lors d’une soirée d’anniversaire en 2020 a fini par reconnaître qu’il s’agissait d’un acte non consenti, mardi, alors qu’il niait jusque-là. Au terme de quatre jours d’audience, l’homme a été condamné à 12 ans de réclusion criminelle.

Contacté ce mercredi par RMC Crime, l’avocat de la jeune fille, Me Bertrand Lebailly, déclare que sa cliente est soulagée d’avoir été reconnue comme une victime par la Cour d’assises. Plus encore, ce sont les aveux de l’accusé qui ont créé la surprise.

“On ne s’y attendait pas forcément. Jusque-là, il avait été constant dans ses dénégations et décrivait les faits avec un langage un peu romantique”, non pas comme un viol, explique l’avocat.

Toujours d’après lui, l’agriculteur était allé jusqu’à écrire à plusieurs reprises au juge d’instruction pour affirmer qu’il faisait l’objet d’un complot, que toutes les personnes dans le dossier s’étaient liguées contre lui pour l’accuser.

Le soir du 17 octobre 2020, l’agriculteur, Michaël M., aujourd’hui âgé de 52 ans avait accepté de prêter sa ferme à des adolescents fêtant les 16 ans de l’une d’entre eux. Des adultes sont également présents, dont le propriétaire des lieux. Vers 4 heures du matin, celui-ci part se coucher.

Selon L’Echo républicain, c’est à ce moment-là qu’il aperçoit une lycéenne de 17 ans installée sur un matelas gonflable dans la salle de bain par ses amis car elle avait trop bu.

L’homme dit lui avoir chatouillé l’oreille, l’avoir embrassée et avoir eu deux rapports sexuels – consentis – avec elle. Un consentement que la victime nie catégoriquement: en descendant retrouver ses proches, elle déclare en pleurant à l’une de ses amies qu’elle “n’était pas d’accord”.

Alors qu’il assurait depuis le début du procès n’avoir pas compris que la jeune fille n’était pas consentante, Michaël M. a finalement reconnu avoir commis un viol.

“Ça s’apparente à un viol avec surprise. Mais bon sang! Je n’ai jamais voulu ça! Je n’ai jamais voulu lui faire du mal. Jamais!”, a-t-il d’abord lancé à la barre, cité par nos confrères.

“Oui, je l’ai violée”, a-t-il finalement déclaré, encouragé par son avocat à dire la vérité.

Bertrand Lebailly commente à présent :

“Il a été mis face à ses contradictions”.

“Il avait peut-être besoin de voir défiler tous les témoins, tous ceux qui ont défilé à la barre pour dire que le soir des faits, la victime n’était vraiment pas bien. Son récit ne tenait pas deux minutes.”

Les jurés ont finalement décidé de suivre les réquisitions de l’avocat général en condamnant l’accusé à 12 ans de réclusion criminelle. Contacté par RMC Crime, l’avocat de Michaël M. déclare qu’il n’a pas encore pris contact avec son client pour savoir si celui-ci désirait faire appel.