Nevers | Un SDF de Nevers est condamné pour possession de pédopornographie

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Le pédocriminel n’est pas venu à son procès par honte d’être reconnu dans la rue
Il habite pour ainsi dire le parc Roger-Salengro. Il a d’ailleurs été interpellé près de l’aire de jeux. Représente-t-il un danger pour les enfants ? Un psychiatre pourrait le dire. Mais la pénurie d’experts dans la Nièvre n’a pas aidé la justice à y voir clair…

Ce sans-abri de 36 ans devait voir un spécialiste, en amont de son procès pour détention d’images pédopornographiques. Plus aucun n’accepte ce type de mission dans le département. Un rendez-vous lointain lui a été trouvé. Il ne l’a pas honoré.

« Être à 9 h 30 à Dijon, ce n’est pas possible pour quelqu’un qui est SDF et qui n’a pas de voiture », explique son avocate, Maître Aurélie Priet.

Le tribunal aurait pu tenter de sonder directement le prévenu. Mais il n’est pas venu. Par honte d’être reconnu dans la rue, son lieu de vie, subodore la défenseuse. Son client a été placé quand il avait 6 ans, après avoir subi des viols de la part de son père.

« À sa majorité, il aurait dû être sous tutelle. Mais il ne s’est rien passé et il est dans la nature… », raconte Maître Aurélie Priet.

Elle décrit une personnalité fracturée.

« Il a du mal à reconnaître qu’il est homosexuel. Il ne veut pas en parler. Dans sa tête, c’est mal. Alors, il se satisfait autrement. Il va sur ces forums… »

Il y a quelques années, le prévenu s’est inscrit sur la messagerie russe Telegram et il a fréquenté les zones de discussion les plus crasseuses de ce réseau à la réputation de laisser-aller total. C’est là qu’il s’est mis à télécharger.

En mai, il est hébergé temporairement chez la sœur d’un ami de longue date, qui s’est prise de pitié pour lui. Il dort sur le canapé de ce foyer où vivent quatre enfants. L’un d’eux lui emprunte son téléphone pour un selfie. La mère aperçoit alors quelque chose qui ne va pas dans la galerie de photos : des images de mineurs, parfois tout petits, dans des scènes sexuelles.

Elle le met dehors et prévient la police. Les enquêteurs trouveront 2.780 photos pédopornographiques sur l’appareil.

Paul-Édouard Lallois, pour le parquet, requiert dix-huit mois de prison avec sursis, une obligation de soins, une interdiction de contact avec les mineurs, un travail d’intérêt général et une inscription au fichier des délinquants sexuels.

Son avocate se demande :

« Que faire de lui ? ».

« L’obligation de soins me semble plus que primordiale. »

Cette mesure est conservée, dans une condamnation à deux ans de prison, dont un an avec sursis. Le tribunal suit le vice-procureur dans toutes ses demandes, sauf le travail d’intérêt général.

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