St-Agnant | Laxisme judiciaire pour ce père incestueux qui a mis sa fille enceinte…

Rudy est âgé de 36 ans. Il fait partie de la communauté des gens du voyage installée dans l’île d’Oléron. Son regard est froid et sa démarche lente lorsque ce 21 mars, il pénètre sous escorte dans le box des prévenus du tribunal de La Rochelle.

L’homme se montrera particulièrement taiseux face aux questions de la présidente du tribunal, d’ordinaire juges aux enfants.

Rudy est mis en examen dans deux dossiers. Il est actuellement en détention provisoire depuis novembre 2021 pour avoir commis des violences, mais surtout un viol incestueux sur sa fille Marie.

Le prévenu rappelle :

« Je ne suis pas là aujourd’hui pour parler de ça ».

Mais le tribunal insiste, car il sait que cette mise en examen pour ce viol incestueux à forcément un lien avec l’affaire qu’il l’occupe ce 21 mars :

« Ça change le dossier. Qui est le père du bébé ? ».

Le trentenaire répond après de longues secondes de silence :

« C’est moi ».

En septembre dernier, un juge pour enfant avait placé la jeune Marie et son bébé alors seulement âgé d’un mois, chez une assistante maternelle à Saint-Agnant, suite au retrait de l’autorité parentale de son père.

Deux jours plus tard, cette dernière signale la fugue de Marie. Les gendarmes remarquent de nombreux contacts téléphoniques entre l’adolescente et son père.

Une femme témoigne spontanément. Elle explique avoir recueilli Marie en pleine nuit, qui selon elle avait été mise à la porte par sa mère et qui cherchait à retourner chez son père.

La témoin conduit Marie à sa demande jusqu’à Dolus-d’Oléron où l’attend Rudy sur un parking. Peu après, il est placé en garde à vue.

Une première perquisition dans le camp des gens du voyage ne donne rien. Lors de la seconde, Rudy conduit les militaires 500 mètres plus loin dans les bois. Là ils découvrent une caravane fermée à clé et recouverte d’une bâche.

À l’intérieur les gendarmes récupèrent Marie et son nourrisson.

Le tribunal cherche à savoir :

« Pourquoi l’avoir caché ? »

Son père assure :

« Elle voulait rester avec moi ».

Rudy insiste :

« C’est elle qui m’a appelé pour me dire qu’elle avait fugué. C’est mon enfant. Je ne pouvais pas la laisser seule dans la nuit avec son bébé ».

Le ministère public rappelle que déjà 26 mentions figurent au casier de l’accusé, avec à la clé de nombreuses incarcérations.

Dans le cadre de ses mises en examen, Rudy a été placé en détention provisoire le 12 novembre dernier. Une peine de six mois de prison est requise pour la soustraction d’enfant.

Rudy seul à assurer sa défense s’excuse :

« Je suis navré de ça. Ça s’est passé comme ça s’est passé ».

Le tribunal l’a condamné à un an de prison :

« Le maximum encouru ».

Le trentenaire ne comprend pas la décision qui vient de tomber :

« Le procureur n’avait dit que six mois. Comment je vais faire pour me reconstruire ? »

Hors sujet pour le ministère public :

« Commencez par penser à vos victimes ».