Marine Le Pen accuse Le Monde de cacher que Bergé a autorisé des actes pédophiles (France 3, le 05/11/17 à 12h)
Les révélations du livre de l’ancien chauffeur et ex-amant du couple Pierre Bergé et Yves Saint-Laurent n’en finissent pas de secouer les réseaux sociaux. Les grands médias, eux, ne traitent pas des accusations.
Sur le plateau de France 3, le 5 novembre 2017, Marine Le Pen a vivement mis en cause le traitement par les grands médias des accusations de l’ex-chauffeur du célèbre couturier Yves Saint-Laurent et de son mentor Pierre Bergé, décédé en septembre dernier.
Echaudée par un article du 4 novembre dernier du journal Le Monde faisant état de harcèlement de femmes au Front national (FN), Marine Le Pen a dénoncé une attaque «bassement politique».
«Mais peut-être est-ce pour détourner le regard des horreurs que l’on apprend sur l’ancien propriétaire du Monde qui est accusé dans un livre d’avoir autorisé des actes de pédophilie dans sa maison de Marrakech»,
lance-t-elle alors, interrompue à trois reprises par le présentateur François Letellier.
Le journaliste s’empresse alors de mettre un terme à la digression de Marine Le Pen, jugeant que les propos de la dirigeante frontiste relevaient de la diffamation.
Ce à quoi Marine Le Pen rétorque qu’elle ne fait que citer un livre, Saint-Laurent et moi : une histoire intime, paru en octobre dernier.
L’auteur y affirme en effet qu’une résidence marocaine, la villa Majorelle, était dans les années 1980 une «villégiature sexuelle, une de plus, pour [Yves Saint-Laurent] et Pierre Bergé».
Mais les accusations deviennent plus graves quand Fabrice Thomas rapporte un épisode impliquant un employé de la villa et un adolescent marocain prépubère.
Malgré les propos énigmatiques de Luc Ferry en 2011, rapportant qu’un ministre s’était livré à des actes de pédophilie dans la villa Majorelle, aucun témoignage direct n’avait encore été apporté.
Deux poids deux mesures des médias ?
Si elle profite de l’occasion pour éviter de répondre à une question portant sur les accusations de harcèlement au sein de son propre parti, Marine Le Pen met le doigt sur le décalage entre les accusations chocs de Fabien Thomas, qui parcourent les réseaux sociaux comme un feu de prairie, et l’absence de relais de ces accusations dans les grands médias.
Par exemple, Le Monde observe un silence radio total à ce sujet, en dépit de la gravité des accusations portées.
Rien non plus du côté de Libération, qui a pourtant abondement fait état de différentes accusations de crimes sexuels depuis plusieurs semaines.
Les accusations de Fabien Thomas ont en effet de quoi écorner le portrait de l’homme d’affaires tel que le brossent volontiers les médias traditionnels.
A titre d’exemple, le dernier article consacré à Pierre Bergé a paru dans le Figaro Madame, le 8 septembre 2017, sous forme d’un portrait.
Celui-ci décrit le compagnon d’Yves Saint-Laurent comme un «homme d’affaires visionnaire et controversé».
En réalité de controverse, le magazine féminin ne lui trouve alors qu’une pointe de misogynie ainsi qu’une propension à l’autoritarisme.
«Pierre Bergé parti, les langues vont se délier. Certaines se sont déjà tues», écrit encore le magazine, restant énigmatique.
VSD consacre bien le 4 novembre un article au livre, paru deux semaines plus tôt, mais se cantonne à la vie sexuelle débridée du couple Bergé-Saint-Laurent, prenant soin de ne pas relayer les passages consacrés aux présomptions d’actes pédophiles dans la villa ou dans certains lieux de Marrakech.
Alors que les scandales sexuels d’Hollywood, mais aussi les accusations à l’encontre de Tariq Ramadan sont largement relayées par les principaux médias, sans qu’aucun jugement n’ait été rendu, la présomption d’innocence semble prendre le pas sur toute autre considération dans le cas de Pierre Bergé, décédé en septembre 2017, qui fut un homme emblématique de la gauche, de l’antiracisme, des combats LGBT, mais aussi patron de presse (il était actionnaire du Monde aux côté de Mathieu Pigasse –banquier d’affaires du groupe Lazard– et Xavier Niel –magnat des télécommunications).
Source texte : RT France
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