Apte ? Ou pas apte à élever ses enfants ? Dans la petite ville de Cromer, en Angleterre, Nick et Mark Webster ont vécu un drame en 2003 : leurs trois enfants leur ont été retirés par les services sociaux pour suspicion de maltraitance sur l’un d’entre eux.
Des années après, juges et médecins ont reconnu s’être trompés : le petit garçon n’avait jamais subi de coups. Il souffrait en revanche d’une forme de scorbut qui avait entraîné des fractures multiples.
Mais bien que totalement innocenté, le couple n’a jamais pu récupérer ses enfants, confiés à l’adoption contre leur gré. Fiona, une jeune mère, a elle aussi perdu la garde de sa fille, Emily, au motif que son divorce avait créé chez elle un déséquilibre « émotionnel » susceptible d’entraîner des « carences éducatives » : installée en France, la rage au ventre, cette mère continue de se battre pour retrouver son enfant.
Au-delà des critères souvent arbitraires selon lesquels les service sociaux enlèvent des enfants à leurs parents, cette enquête analyse le système britannique de protection de l’enfance qui table sur un principe d’extrême prudence, depuis le scandale de Baby Peter, décédé à 17 mois sous les coups de ses parents tortionnaires, en 2007.
Quitte à commettre de nouveaux drames familiaux… Dans Ladybird (1994), le réalisateur britannique Ken Loach s’était emparé d’un fait divers pour raconter le drame d’une mère célibataire privée de la garde de ses quatre enfants. Deux décennies plus tard, la situation s’est encore radicalisée outre-Manche